Pourquoi veulent-ils nous tuer tous avec ces produits frelatés ?

| 24.06.2015
Réagir
La brigade ville de gendarmerie de Ouagadougou a présenté, le lundi 22 juin 2015, un groupe d’individus spécialisés dans la falsification  de date de péremption de produits alimentaires dans la capitale burkinabè. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© © Photo : DR / Autre Presse
La brigade ville de gendarmerie de Ouagadougou a présenté, le lundi 22 juin 2015, un groupe d’individus spécialisés dans la falsification de date de péremption de produits alimentaires dans la capitale burkinabè. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
Les macaronis sont périmés. Mais on les revend dans des emballages avec des étiquettes anti-datées. L'eau de boisson qu'on nous vend est « trafiquée » parce que les emballages dans lesquels elle est vendue sont anti-datés, donc falsifiés. Les boissons gazeuses sucreries sont périmées. Mais malgré tout, on a trouvé les techniques de porter sur les emballages des dates valides pour nous faire croire qu'elles ne le sont pas. Ainsi, elles sont revendues et consommées. Le vinaigre, beaucoup consommé dans les grillages et autres plats frais est lui aussi frelaté. Puisqu'il est produit dans des conditions d'hygiène si mauvaises et dangereuses qu'on ne devrait pas le proposer à la consommation. Et pourtant, il est dans le circuit de la commercialisation, donc de la consommation.


Quant aux huiles consommables, les forces de défense et de sécurité sont très souvent obligées de descendre dans les quartiers ou habitations pour démasquer les producteurs clandestins qui usent de toutes les techniques, soif les vraies, pour mettre sur le marché des huiles impropres à la consommation. Le thé vert de Chine et le thé gazelle parce que déjà périmés sont reconditionnés et mis à la consommation.

Et tout cela, à cause du gain facile. Pourquoi donc des gens, bien conscients de ce qu'ils font, peuvent-ils ainsi mettre à la consommation des produits qui sont nuisibles à la santé des populations ? Véritablement, c'est à ne rien comprendre. Si bien que ça révolte. Les Burkinabè peinent à boucler les fins de mois. Si en plus de cela, il faut utiliser le peu dont on dispose pour se soigner parce qu'on a consommé des produits de mauvaise qualité, il y a une ligne que les commerçants ne doivent pas dépasser. Finalement, on se demande bien à propos qu'est-ce qu'il faut consommer et qu'est-ce qu'il ne faut pas consommer. En outre, au-delà de leur image à eux, de l'image de leurs entreprises, c'est toute l'image d'un pays et d'un peuple qui sont écornées. Peut-on par exemple, croire un seul instant que des touristes qui envisagent de venir visiter le Burkina refusent de le faire parce qu'on y consomme des produits de qualité douteuse ?

C'est pourquoi, il faut user de tous les moyens dont on dispose, consommateurs comme forces de l'ordre et de sécurité, pour débusquer toutes ces personnes qui trompent le consommateur en mettant sur le marché des produits prohibés et les châtier de la manière la plus forte possible. Car, ces gens-là ne sont pas moins dangereux que les délinquants, bandits à main-armée et les coupeurs de route qui écument les populations un peu partout. Ces gens-là ne sont pas moins dangereux que les tueurs en série aux Etats-Unis ou les terroristes djihadistes au Nord du Mali ou Boko Haram au Nigeria. Au contraire, ce sont des tueurs silencieux qui méritent la même sanction sinon plus.

Dans tous les cas, les Burkinabè sont avertis qu'ils doivent prendre le minimum de soin afin de vérifier que les produits qu'on met à leur consommation sont de bonne qualité. Au cas contraire, ils ont le droit, sinon le devoir de dénoncer ceux qui les vendent et/ou qui les produisent. C'est faire œuvre utile à soi-même et à tout un peuple. La lutte sera gagnée ensemble ou elle ne le sera pas.

Dabaoué Audrianne KANI

Publicité Publicité

Commentaires

Publicité Publicité