Tous les événements hétéroclites que le Burkina a connus ces dernières années (les dates de péremption falsifiées ou les denrées périmées, les aliments intoxiqués) ont montré que la consommation va au-delà de sa fonction alimentaire dès que s’éloigne le spectre de la famine.
La politique trouve dans la sécurité alimentaire un levier de choix, en prise directe sur un imaginaire social fasciné par la sécurité. Le contrôle sanitaire des produits alimentaires va de pair avec la production et la consommation de masse.
Avant, au temps des grands-parents où les animaux étaient tués dans la nature, sans contrôle, les règles d’hygiène se résumaient à quelques incommodités familiales. C’était de l’autoconsommation.
Aujourd’hui, à Ouagadougou avec ses millions d’habitants, c’est le contraire. Les populations sont plus rigoureuses sur la qualité des produits mis à leur disposition. Elles demandent plus de garantie et sont toujours prêtes à dénoncer les mauvais produits et l’insalubrité qui les entoure suscitant parfois la peur des consommateurs. Ce qui impacte sur la politique alimentaire et sur les affaires dans l’espace du commerce sans frontière. Avez-vous bien mangé? La réponse reflète le menu, la quantité, la qualité, l’âge et mille autres conditions biologiques, économiques et diététiques qu’il est bien difficile de résumer. Et l’Etat est responsable du «bien manger, bien vivre». Une faillite de l’Etat et tout le monde se trouve en danger.
Les Echos du Faso