«Selon l’OMS, il y a 4 400 Burkinabè qui meurent par an à cause de la consommation de tabac depuis la date de signature de l’arrêté conjoint n°2015-366/MS/MICA portant fixation des modalités d’application du décret du 30 décembre 2011 portant conditionnement et étiquetage des produits du tabac au Burkina Faso. Et ce sont plus de 10 000 Burkinabè qui ont péri à cause de la non application de la mesure». C’est ce qui ressort de la déclaration du Coordonnateur de «Aconta», Salif Nikièma.
Pour lui, si rien n’est fait en cinq ans, ce sont 22 000 à 30 000 Burkinabè qui vont mourir facilement parce que la loi antitabac n’est pas appliquée et que les fabricants et les importateurs de cigarettes se réservent le droit de «tuer froidement des Burkinabè pour se faire de l’argent».
Cette occasion constitue pour les conférenciers, l’occasion d’attirer l’attention du gouvernement sur le refus de l’industrie du tabac de respecter la loi anti-tabac. «Aujourd’hui, nous plaidons pour que le gouvernement fasse pression et soit franc envers l’industrie du tabac pour qu’elle respecte la loi antitabac c’est-à-dire en apposant sans un autre délai les images sanitaires graphiques rappelant les conséquences néfastes du tabagisme. Car, de nos jours, c’est la jeunesse qui est ciblée par cette industrie alors que le développement du pays dépend de la compétence de cette jeunesse; si la jeunesse est malade, c’est le développement du pays qui sera remis en question car la jeunesse ne peut pas être productive», a expliqué M. Nikièma. Selon lui, en apposant les images sur les paquets de cigarettes, cela va contraindre les jeunes et les tous petits à éviter le tabagisme.
C’est pourquoi, Aconta a décidé aujourd’hui de faire une «exhibition» sur les messages sanitaires graphiques efficaces, une caravane avec un porte-char à travers toutes les artères de la ville de Ouagadougou pour montrer aux Burkinabè que le tabac est un «monstre froid». «Nous allons recueillir le soutien des populations et leurs signatures pour les transmettre et montrer à l’autorité qu’elle doit agir parce que les Burkinabè se sont engagés davantage dans cette lutte à visage découvert» a martelé le coordonnateur.
S’agissant du procès contre la Mabucig, le coordonnateur de «Afrique contre le tabac» a indiqué que le dossier n’a pas bougé du Tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso et que le Conseil constitutionnel non plus n’a pas été saisi. De son avis, «tout simplement parce que la Mabucig cherche toujours des manigances pour ne pas appliquer la loi». Pour ce faire, il demande aux juges de jouer leur rôle, de s’assumer, de dire le droit et surtout de résister aux éventuelles pressions des industriels de tabac pour retarder le jugement. «L’urgence commande qu’on protège plutôt la santé des Burkinabè. Les autres membres du gouvernement doivent accompagner le ministère de la Santé dans cette lutte tout en oubliant pas que le ministère du Commerce cherche à défendre les intérêts de la Mabucig» a conclu le coordonnateur de Aconta, Salif Nikièma.