Selon le ministre de la santé, Dr Amédée Prosper Djiguimdé, la célébration conjointe des journées de la santé, de lutte contre le paludisme et la tuberculose, répond à un souci de rationalisation des ressources. Surtout dans un contexte de transition. Qu'à cela ne tienne, dans la matinée du samedi 9 mai 2015, femmes, hommes, jeunes, enfants, autorités sanitaires, coutumières et religieuses de Zorgho, étaient « massivement » présents au rendez-au Haut-commissariat de ladite ville.
A eux, s'est ajoutée une forte délégation du ministère de la santé, de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de l'UNICEF, de l'Union européenne et de l'USAID, venue de Ouagadougou et d'autres villes du Burkina Faso. Cette année les différents thèmes sont les suivants : « De la ferme au plat, ayons des aliments sains », pour la santé, « Investir dans l'avenir. Vaincre le paludisme », pour le paludisme, « Contre la tuberculose, passons à la vitesse supérieure », pour la tuberculose.
Dans son argumentaire, le représentant de l'OMS, Dr Jean Bosco Ndihokubwayo, a soutenu que 200 millions de personnes sont victimes de la consommation d'aliments insalubres de par le monde et que deux millions en meurent dont 700 millions en Afrique. « La sécurité sanitaire des aliments est de nos jours une responsabilité partagée », a reconnu Dr Ndihokubwayo.
C'est pourquoi, il a jugé indispensable que toute la chaine, allant de la production alimentaire au consommateur en passant par l'agriculteur, travaille en symbiose pour avoir des aliments sains. A propos du paludisme, il a laissé entendre que bien que le nombre de cas et de décès ait diminué considérablement depuis 2000, plus d'un demi-million de vies sont encore perdues.
Pour corroborer son opinion, le représentant de l'OMS, a dit qu'en 2013, la région africaine forte de 47 Etats, a enregistré environ 163 millions de cas de paludisme, dont près de 528 000 décès. « L'accès limité aux interventions efficaces de lutte antipaludique disponibles et leur sous-utilisation dans nos pays constituent les principales causes de la morbidité et de la mortalité excessives dues au paludisme », a justifié Dr Jean Bosco.
37 millions de vies sauvées entre 2000 et 2013
Il a comme conseils, exhorté les populations à l'utilisation de moustiquaires imprégnées d'insecticide à longue durée d'action (MILDA), la pulvérisation intra domiciliaire d'insecticide à effet rémanent et les traitements préventifs du paludisme chez les enfants de moins de cinq ans et les nourrissons. Tous ces conseils devront de l'avis du docteur, s'accompagner de moyens financiers plus conséquents.
En ce qui concerne la tuberculose, Jean Bosco Ndihokubwayo, s'est réjouie du fait que plus de 37 millions de vies aient été sauvées entre 2000 et 2013 grâce au diagnostic et à un traitement efficace. Des efforts qui des dires du représentant de l'OMS ne doivent pas freiner la lutte. Car, a-t-il expliqué, en 2013, 9 millions de personnes ont contracté la tuberculose et 1,5 millions en sont mortes.
« Au Burkina Faso, selon le rapport mondial de tuberculose en 2014, le taux de prévalence était de 80 pour 100 000 personnes et le taux de mortalité, 8,9 pour 100 000 personnes », a confié l'expert de l'OMS. Tous ces indicateurs l'ont conduit à saisir l'opportunité de cette journée pour interpeller tous les acteurs impliqués dans la lutte contre la tuberculose que sont les patients, les communautés touchées, le gouvernement, les organisations de la société civile, les agents de santé et les partenaires techniques et financiers à plus d'engagement pour permettre de traiter et guérir tous les malades.
Dans la même veine, le ministre de la santé, Dr Amédée Prosper Djiguimdé, a préconisé des comportements adéquats aux citoyens. Il les a par ailleurs recommandés d'avoir recours aux services de santé en cas de toux de plus de quatorze jours.
Il a aussi traduit la gratitude du gouvernement burkinabè à l'OMS, au Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, à l'UNICEF, l'USAID, la banque mondiale, la coopération italienne et aux autres partenaires. « Je les invite à toujours investir dans la lutte contre le paludisme et la tuberculose dans la perspective de les vaincre et de sauver la vie de milliers d'enfants, de femmes et d'hommes du Burkina Faso », a plaidé Dr Djiguimdé.
A l'occasion de cette célébration, trois personnalités ont été décorées pour le travail abattu au profit du système de santé burkinabè. Il s'est agi de l'ancienne représentante de l'OMS, Dr Djamila Cabral faite chevalier, du Pr Robert Soudré et du Pr Tinga Robert Guiguemdé, faits commandeurs.
Des prix allant d'1,5 million à 125 mille francs CFA ont été remis aux meilleurs districts sanitaires (5), Centre hospitalier régional (Dédougou), Centre hospitalier universitaire pédiatrique Charles De Gaulle, à trois autres associations de lutte contre le paludisme et trois centres de traitement de la tuberculose.
Gaspard BAYALA
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