Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays membres de la communauté internationale, commémore le 19 novembre de chaque année la Journée Mondiale des Toilettes (JMT). Cette année, pour soutenir l’élan international, le Burkina Faso commémore cette journée sous le thème « Accès universel aux services durables d’assainissement : l’engagement communautaire, gage de réussite ».
Pour expliquer le choix du village de Koalga pour abriter cet évènement, le maire de la commune de Léo, Abdoul M. Nébié, fait savoir qu’il fait partie des villages qui ont atteint l’état de Fin De la Défécation à l’Air Libre (FDAL). Le maire profite de l’occasion pour faire un plaidoyer auprès des autorités, pour un accompagnement lié à l’hygiène et à l’assainissement.
Le manque de toilettes, une cause de santé publique...
L’absence d’assainissement ayant un impact sur la vie et les moyens d’existence, la représentante résidente du Fond des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), Anne Vincent, précise que les maladies causées par le manque d’assainissement et d’hygiène entrainent une perte de productivité pouvant atteindre 5% du produit intérieur brut (PIB). Toujours selon elle, chaque jour, 863 enfants meurent de diarrhées causées par un assainissement inadéquat, et de l’eau insalubre, et 50% des cas de malnutrition infantile sont le résultat de diarrhées et le manque d’hygiène et d’assainissement.
Anne Vincent refuse que l’on associe ce faible taux d’accès aux toilettes à la pauvreté car, « au Burkina, 14 millions de personnes possèdent un téléphone portable et, seulement 20 personnes utilisent des latrines améliorées, soit 55 qui pratiquent la défécation à l’air libre ». Pour cela, sa solution est de « faire comprendre aux communautés l’importance de l’assainissement ». Elle dit avoir constaté avec joie une amélioration, et, que 4300 latrines familiales ont été construites par les communautés, sans subvention.
Pour le ministre de l’eau et de l’assainissement, Ambroise Niouga, les toilettes jouent un rôle crucial dans l’économie, car elles permettent d’améliorer la santé des personnes et de garantir la sécurité et la dignité, particulièrement pour les femmes et les filles. Ainsi, il convient qu’il faille lui donner une importance majeure car ce manque de toilettes impacte fortement la vie quotidienne des individus, tout en affectant le budget de l’état.
Le ministre annonce que l’Etat perd 86 milliards de FCFA par an par manque d’assainissement. Pour cette année 2016, Ambroise Niouga donne les résultats partiels atteints dans la mise en œuvre de l’’assainissement totale, porté par les communautés. Il fait savoir qu’il y a 40 villages qui ont été évalués et certifiés FDAL, sur 267, dans 7 régions du pays. Pour terminer, le ministre indique que les objectifs pour 2017 sont d’autant plus ambitieux qu’ils s’inscrivent en droite ligne dans la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES).
Les bénéficiaires, qui disent avoir compris l’importance des latrines, ont promis d’en faire bon usage, de poursuivre leur entretien, afin d’éviter les problèmes liés à l’hygiène et à l’assainissement. Notons qu’au Burkina Faso, le taux d’accès à l’assainissement en milieu rural est passé de 0,8% en 2010 à 12% en 2015, et de 14 à 32% en milieu urbain, entre autres efforts.
Armelle Tapsoba