Le Burkina et la ceinture africaine de la méningite, en général, connaissent depuis des décennies, des vagues récurrentes d’épidémie de méningite. Pour donc protéger sa population, notamment sa franche jeune, le vaccin contre la méningite responsable des plus grandes épidémies, celle à méningocoque A, a été introduite dans le PEV de routine.
«La plus grande épidémie de méningite au Burkina a enregistré plus de 25 000 cas et tué près de 5 000 personnes. A partir de cet électrochoc, les PTF et les gouvernements se sont mobilisés pour trouver des solutions pour réduire le fardeau de la maladie introduite par ces épidémies. C’est dans cette perspective que le MenAfriVac a été développé», a expliqué le ministre de la santé, Nicolas Méda. C’est un vaccin qui cible le sérogroupe A, cause de 80% des épidémies de méningite de par le passé. Le vaccin, à en croire le ministre, a été expérimenté au Burkina et son efficacité a été établie. En effet, depuis donc 2010, la surveillance basée sur les cas, a permis d’attester de l’efficacité de ce vaccin, car seulement 4 cas avaient été identifiés contre 10 000 voire 15 000 cas, auparavant.
C’est ainsi, que l’Etat burkinabè et ses partenaires ont jugé bon de l’inclusion du vaccin dans la routine et c’est le Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) de Dassagho qui a été choisi pour être le témoin de toutes les structures de santé du pays pour cette cérémonie. «Mais, le produit est disponible sur tout le territoire national». Sont donc attendus, les enfants âgés de 15 mois, pour les sauver de la maladie. «Une fois que ce vaccin n’est pas administré à 15 mois, les mères ont la possibilité de le rattraper jusqu’à 18 mois», a indiqué le premier responsable de la santé.
Les objectifs de couverture pour les trois premières années, sont respectivement de 70% pour la première année (2017), 90% pour 2018 et 100% pour 2019.
«L’UNICEF a contribué à faire venir le vaccin au Burkina, puisque le payement de ce vaccin est fait par l’Alliance globale pour le vaccin et le gouvernement», a tenu à préciser la représentante de l’UNICEF, Dr Anne Vincent. Selon elle, c’est l’UNICEF qui se charge de l’achat, de l’acheminement, de la réception, du stockage, mais aussi, de la communication pour informer les mamans de l’âge de réception de la dose. Un autre partenaire dans cette action est l’OMS. Et sa représentante-résidente, Dr Alimata Diarra-Nama, de souligner que son institution aide le Ministère de la santé à préparer l’introduction de ce vaccin dans le PEV de routine et «nous allons faire également, le suivi pour nous assurer que le vaccin est disponible, chaque fois que de besoin».
A en croire le département de la santé, deux semaines après l’introduction de ce vaccin dans le PEV de routine, des sorties de supervision seront organisées, à partir du 20 mars 2017, à tous les niveaux, pour s’assurer de la mise en œuvre du processus, selon les directives nationales. Il a également rassuré qu’une évaluation post-introduction est prévue pour être conduite, six mois après, soit en septembre prochain. En rappel, le coût total de cette opération d’introduction du vaccin MenAfriVac dans la vaccination de routine, s’élève à 454 941 375 FCFA.
Aline Ariane BAMOUNI