La situation des maladies liées à l’hépatite virale est alarmante dans la ville de Ouagadougou. A en croire, la présidente de l’association SOS Hépatites Burkina, Justine Yara, sur 13 000 personnes dépistées lors de la campagne de dépistage volontaire initiée par son association dans la ville de Ouagadougou, 237 personnes sont porteuses du virus de l’hépatite B et tous ont reçu leur première dose. Au cours de l’édition de 2013, a-t-elle poursuivi, une prévalence de 134 personnes atteintes de l’hépatite B a été enregistrée dans la ville de Ouagadougou, soit 14,4% de la population. Ces données livrées au cours de la cérémonie de lancement des activités commémoratives en différé de la Journée mondiale de lutte contre les maladies virales, tenue le 30 juillet dernier, témoignent que le pays est touché par le phénomène comme les autres pays en voie de développement. Et c’est pourquoi, Justine Yara en a fait son cheval de batail en créant l’association SOS Hépatites Burkina. Selon elle, dans le monde entier, environ 150 millions de personnes souffrent d’hépatite B et 1,4 millions de personnes en meurent. Pour elle, l’hépatite est un problème de santé publique qu’il faut éradiquer. Et c’est pourquoi elle a lancé un cri du cœur au gouvernement et à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Nous demandons au gouvernement burkinabè de mettre non seulement l’accent sur la communication, la formation et la sensibilisation, mais aussi de classer l’hépatite virale dans ses actions prioritaires en matière de santé. Aux autorités sanitaires, nous les exhortons à mettre en place un plan national de lutte contre ce mal silencieux, d’améliorer la qualité de soins des personnes atteintes de la maladie et de favoriser l’accès des malades aux soins », a-t-elle soutenu. Pour le Dr Roger Sombié, l’hépatite est une maladie silencieuse peu connue de grand public. « C’est une maladie du foie causée par un virus. Elle peut être aiguë quand l’inflammation est récente ou chronique quand elle dure plus de 6 mois. Elle est peu connue de la population à cause de son caractère de manifestation silencieuse », a-t-il expliqué. Pour sa part, la représentante du ministre de la Santé, Dr Estelle Dabiré, a laissé entendre que le gouvernement a entrepris un certain nombre d’actions pour éradiquer ce mal dont la mise en œuvre d’intervention efficace de lutte contre la maladie et l’élaboration d’un plan d’action couvrant la période 2015-2019. Quant au représentant de la représentante résidente de l’OMS au Burkina, Dr Laurent Moyenga, il a soutenu que cette journée est une occasion spéciale pour chacun de porter l’attention sur cette maladie qui constitue une menace majeure pour la santé publique dans le monde, y compris dans la région africaine. L’OMS, a-t-il rassuré, a pris des mesures de prévention contre cette maladie. Il s’agit, entre autres, de la sécurité des transfusions sanguines, de l’adoption des pratiques d’injection sûres, du renforcement de la prévention des infections dans tous les établissements sanitaires, de l’accroissement de l’accès à l’eau potable et à des aliments sains, de l’amélioration de l’hygiène individuelle, de l’évacuation appropriée des eaux usées, de la bonne couverture vaccinale des enfants avec un vaccin sûr et efficace largement disponible pour la prévention de l’infection à l’hépatite B.
A noter qu’au programme de la journée commémorative, une conférence-débat a été animée par le Dr Roger Sombié, gastro-entérologue, et une visite des malades à l’hôpital Yalgado Ouédraogo a été initiée par l’association.
Mamouda TANKOANO