La grippe aviaire a « surpris et frappé durement » le Burkina Faso en 2006 et 2015. Pour le Ministère des Ressources animales et halieutiques (MRAH), il est hors de question de se laisser surprendre encore une troisième fois par l’épidémie qui sévit actuellement dans deux de ses pays voisins (le Ghana et le Togo). Il a donc initié une campagne nationale d’information et de sensibilisation des acteurs de la filière avicole à la prévention et la riposte contre la maladie. Pour marquer le top de départ de la campagne, les personnes chargées de la sensibilisation se sont réunis en atelier, le lundi 27 février 2017 à Ouagadougou afin d’harmoniser les modules qui seront enseignés aux éleveurs. Il s’agit notamment des informations sur la grippe aviaire, des méthodes de protection des élevages et des mesures à prendre vis-à-vis de tout cas suspect. Selon le premier responsable du MRAH, le ministre Sommanogo Koutou, la campagne coûtera environ 68 millions de F CFA et s’étalera sur deux mois. Elle sera ponctuée à l’en croire, d’ateliers régionaux, de visites de sites pour disséminer les bonnes pratiques...Pour lui, l’aviculture est un des importants leviers de lutte contre la pauvreté au « pays des Hommes intègres ». « Nous avons un effectif de plus de 42 millions de têtes et une production annuelle estimée à plus de 400 millions d’œufs de pintades. Tout ce potentiel est menacé par la grippe aviaire dont les précédents passages ont occasionné des pertes de plus de 4 milliards de F CFA pour les aviculteurs. L’Etat et ses partenaires ont dépensé plus d’un milliard de F CFA pour les mesures de riposte et d’indemnisation », a-t-il déploré. C’est fort des leçons de cette douloureuse expérience, a-t-il souligné, que son département a jugé nécessaire de jouer la carte de la prévention afin de barrer le passage à l’épidémie et le cas échéant, mieux riposter et limiter les dégâts. Il a, en outre, dévoilé que son ministère met à profit la période d’accalmie depuis la dernière épidémie pour mener une surveillance active. Ce, afin de confirmer que la riposte a effectivement éliminé le virus du pays et se déclarer indemne de la grippe aviaire auprès de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) pour la reprise des échanges commerciaux. « Nous opérons également tous les réglages indispensables pour une bonne coordination et synergie d’actions dans la prévention et la riposte contre la grippe aviaire », a-t-il rassuré.
Eliane SOME
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