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Gratuité des soins à Dédougou : une réalité, malgré quelques difficultés

| 28.06.2016
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Dr Smaïla Ouédraogo - Ministre de la Santé
© DR / Autre Presse
Dr Smaïla Ouédraogo - Ministre de la Santé
Les mesures de gratuité des soins au bénéfice des enfants de 0 à 5 ans sont entrées en vigueur depuis le 1er juin 2016. Une équipe de reportage des Editions Sidwaya s’est rendue, à cet effet, le vendredi 24 juin 2016 au Centre médical urbain (CMU), au centre de santé et de promotion sociale (CSPS) communal et au centre hospitalier régional de la cité de Bankuy pour constater l’effectivité desdites mesures.


Ses produits en mains, toute souriante, la future jeune maman, Sali Sanou, rencontrée au Centre médical urbain (CMU) de Dédougou, ce vendredi 24 juin 2016, est heureuse d’apprendre qu’elle ne déboursera pas le moindre kopeck pour sa prise en charge. « A mon arrivée, je suis allée prendre un ticket sans payer. Au niveau de la consultation, l’infirmier m’a donné une ordonnance avec laquelle je suis venue au dépôt me faire servir les produits gratuitement », confie-t-elle. L’émotion est encore plus grande chez Véronique Tamini, venue pour sa 3e pesée à la maternité du Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) communal de Dédougou. « J’étais inquiète en venant à la pesée ce matin (ndlr vendredi 24 juin 2016). Mais à ma grande surprise, j’ai été gratuitement prise en charge. J’ai eu mes médicaments y compris une moustiquaire sans rien dépenser. Je n’hésiterai plus, désormais, à venir à l’hôpital pour me faire soigner », se réjouit-elle. Au CMU de Dédougou, une longue file de patients attend devant le dépôt des Médicaments essentiels et génériques (MEG) et de la salle de consultation. « Ces mesures soulagent de nombreuses familles qui peinaient à amener leurs enfants dans les centres de santé. Depuis la mise en œuvre des mesures de gratuité des soins au profit des femmes enceintes et des enfants de 0 à 5 ans, nous sommes tout le temps débordés», commente l’infirmière diplômée d’Etat, Juliette Kombasséré. L’infirmier chef de poste du CSPS communal de Dédougou, Fidèle Bassié embouche la même trompette : «Cette mesure est venue vraiment soulager la majorité de la population. Si fait que nous avons constaté qu’il y a une nette diminution des cas de paludisme grave qui peut être lié au fait que les populations viennent tôt en consultation».

Un bouchon au niveau des guichets

Si la gratuité des soins est bien accueillie par les malades et le personnel soignant, quelques désagréments perturbent cependant son bon déroulement. « Nous sommes souvent confrontés à la rupture des produits au niveau de la pharmacie. Ce qui ne nous permet pas d’assurer correctement les soins. Les ordonnanciers manquent aussi le plus souvent. De plus, les femmes se plaignent aussi de la longueur de l’attente. Car, avec le nouveau protocole, elles doivent faire la queue pour la consultation et aussi devant la pharmacie pour avoir les produits », raconte la sage-femme, Josiane Zongo. Sa collègue du CMU de Dédougou, Bertine Béré d’expliquer : « Avant la mise en œuvre de la mesure, nous avions quelques intrants à notre niveau. Les femmes n’avaient pas besoin d’aller au dépôt MEG pour les avoir. Mais avec les nouvelles mesures, c’est au dépôt qu’elles doivent passer les chercher. Si fait que le temps d’attente devient plus long». Pour le gynécologue, Oumarou Tiombiano, du centre hospitalier régional de Dédougou, ces difficultés sont d’ordre organisationnel. « Nous avons une caisse commune pour tous les malades concernés ou non par la gratuité des soins. Ce qui occasionne un bouchon au niveau de la caisse », affirme-t-il. Tout en souhaitant la pérennisation des mesures, la grande majorité du personnel soignant rencontré dans les différents centres de santé de Dédougou propose une meilleure organisation de la mise en œuvre desdites mesures.

«Nous souhaitons avoir quelques intrants avec nous pour servir nos patientes afin d’éviter les longues files d’attente au dépôt », préconise Mme Béré.

L’attaché de santé de la pédiatrie du CHR propose plutôt l’ouverture de plusieurs guichets à la caisse et à la pharmacie pour éviter les «embouteillages» et les longues files d’attente.

Kamélé FAYAMA

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