Au Burkina Faso, les autorités ont compris la nécessité de faciliter l’accès des populations aux soins, d’où l’adoption de cette loi qui permet à tous les citoyens de bénéficier des premiers soins de santé. Les personnes surtout pauvres n’hésiteront plus à faire recours aux centres de santé en cas de maladie.
Ils sont nombreux ces malades qui meurent faute d’argent pour faire face aux frais de consultations, d’ordonnances, d’hospitalisations, d’examens médicaux, d’interventions chirurgicales et obstétricaux, etc. Cette attitude entraîne souvent des complications, plus de soins et même des évacuations qui nécessitent beaucoup de ressources.
Concrètement, la mise en œuvre de loi consacre l’accès de toutes les populations à un paquet de soins de base, y compris pour certaines maladies chroniques non transmises dont l’insuffisance rénale, le diabète. En attendant que les textes d’application soient adoptés, elle prend en compte certains actes chirurgicaux, la chirurgie, les hospitalisations, les médicaments et les examens de laboratoire et d’imagerie médicale.
Cette gratuité protègera les populations riches, pauvres, travailleurs, chômeurs, jeunes, vieux etc., contre le risque de basculer dans la pauvreté du fait de la maladie. Aussi, elle permettra d’améliorer le taux d’utilisation des services de santé par les populations.
La loi introduit une équité contributive dans le financement. Les personnes assujetties paient en fonction de leur capacité contributive et bénéficient des prestations en fonction de leur état de santé. Les indigents sont pris en charge par l’Etat, qui paie les cotisations, garantissant ainsi l’équilibre financier.
La loi institue également un régime de prévoyance sociale de base pour tous les citoyens, où qu’ils soient sur le territoire national, en matière de couverture du risque maladie. Cette innovation rompt avec les habitudes des institutions de prévoyances sociales de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et de la Caisse autonome de retraite des fonctionnaires (CARFO). Leurs prestations se limitant à des catégories de personnes bien précises.
Deux structures seront mises en place pour la gestion. L’une d’elles s’occupera des civils et l’autre des forces de l’ordre et armées nationales. L’adoption de la loi est un pas vers l’accès universel à la santé.
Déjà, dans le budget de l’Etat, gestion 2016, la somme de 600 millions de FCFA a été dégagée pour financer l’assurance maladie universelle. Cette somme ne couvre pas la totalité des 4 milliards escomptés pour le démarrage de l’opération. On espère que la loi de finance rectificative en préparation prendra en compte cet aspect en plus de la contribution des bailleurs de fonds sur place.
Les citoyens attendent, avec impatience, la prise des textes d’application de la loi et leur application effective. L’élaboration de la loi a débuté en 2013. Une campagne d’explication avait été menée dans tout le pays sur ce projet. Elle sera finalement adoptée sous la Transition.
A titre d’information, le président ivoirien Alassane Ouattara a réussi à adopter l’assurance maladie universelle pour les populations ivoiriennes.
Abouga Tagnan