Initialement prévue pour se dérouler en décembre 2015, la deuxième assemblée générale du Conseil régional de l’Ordre national des médecins de Ouagadougou se tient en début 2016, à cause du congrès de la société burkinabè de pneumologie qui se tenait à la même période. Et pour le Pr Charlemagne Ouédraogo, président du Conseil régional de l’Ordre des médecins de Ouagadougou, cette décision du report a été prise de commun accord, pour ne pas perturber cette grande rencontre des pneumologues. Cette rencontre a été riche de communications. Les médecins ont appris comment est organisé l’appareil judiciaire au Burkina. La deuxième communication a concerné deux projets sociaux, car les médecins veulent avoir leur cité. «Nous rêvons d’avoir la cité des médecins où chaque médecin en particulier, les plus jeunes qui ont du mal à avoir un logement, pourra avoir son logis», a indiqué le Pr Charlemagne Ouédraogo. Puis d’ajouter que des démarches ont été entreprises avec des établissements financiers et un promoteur immobilier et ces résultats de les démarches seront soumis aux autres médecins. Le deuxième projet social est l’assurance maladie. Les praticiens veulent bénéficier d’une assurance maladie et pour le Pr Charlemagne Ouédraogo, «c’est vrai que le médecin soigne, mais tombe parfois malade».
Bilan des activités de 2015
Par la suite, le conseil a déroulé le bilan moral et physique des activités de l’année 2015. Dans le bilan moral, le Pr Charlemagne Ouédraogo entend mettre l’accent sur des affaires importantes qui ont été gérées comme celle des faux médecins, afin d’attirer l’attention des médecins et la population. En effet, en deux ans de mandat, le conseil a pu mettre hors d’état de nuire cinq (5) faux médecins qui exerçaient dans la cité. «Deux faux médecins sont actuellement détenus à la MACO, en attendant leur procès. Un faux médecin anesthésiste et un autre faux médecin qui exerçait dans les 1200 logements. Nous poursuivons un sixième qui se dit cardiologue et qui commet de gros dégâts dans la ville de Ouagadougou et qui est actuellement, recherché par les autorités», a-t-il expliqué. Le bilan physique a été exécuté à hauteur de 74% de ce qui était prévu. Et pour le professeur, cela s’explique par le coup d’Etat survenu en septembre et les élections qui ne leur ont pas permis de dérouler le reste de leur programme.
Les grandes activités de 2016
Pour l’année 2016, de grandes activités vont être mises en œuvre. Le Conseil veut mettre en œuvre un véritable plan de communication qui s’étendra de janvier à décembre, en vue de permettre à la population d’avoir une idée de l’offre de santé. La participation des généralistes sera améliorée, et nous ferons en sorte que soient inscrits tous les médecins. Des formations continues seront organisées, également une formation au leadership transformationnel à l’intention des spécialistes. Le budget prévisionnel s’élève à 30 millions de FCFA et sera supporté par les cotisations des médecins. A ce propos, le conseil entend entreprendre des démarches auprès de l’Assemblée nationale pour revoir la loi portant création et organisation de l’Ordre des médecins au Burkina Faso, afin de donner à cet ordre, des moyens conséquents pour la protection de la population. «Quand nous faisons des enquêtes pour dénicher les faux médecins, ça nous amène parfois hors du Burkina et il n’appartient pas au médecin de prendre de son salaire pour faire ce travail, mais plutôt à l’Etat, car il a créé cette loi», pense-t-il. Le Pr Charlemagne Ouédraogo invite la population à plus de vigilance, car tous ne sont pas médecins, même s’ils ont la blouse blanche.
Pélagie OUEDRAOGO