Saisie de canettre périmées : « Obouf doit être emprisonné »

| 24.02.2015
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Saisie de canettre périmées : « Obouf doit être emprisonné »
© DR / Autre Presse
Saisie de canettre périmées : « Obouf doit être emprisonné »
Le jeudi dernier, l'Unité d'intervention polyvalente de la police nationale a saisi un stock de plus de 1200 tonnes de sucreries en canettes appartenant au groupe Obouf. Pour savoir ce que pensent les habitants de Ouagadougou de cette opération, une équipe de votre journal a sillonné la ville, dans la matinée du lundi 23 février 2015. Tandis que pour les uns, c'est une action salutaire, pour les autres, il faut aller encore plus loin, en condamnant les fautifs à des peines d'emprisonnement.

 

Un commerçant de la place qui a requis l'anonymat

Présentement, je ne peux pas dire grand-chose, car je suis sur le choc. Je me sens en partie responsable de ce malheur qui touche tous les Burkinabè. En effet, à plusieurs reprises, je me suis ravitaillé en canettes de boissons chez Obouf. A un moment, j'ai constaté que les canettes explosaient, alors même qu'elles étaient bien entreposées dans ma boutique. Je me suis donc approché de mon fournisseur pour comprendre ce qui se passait, mais il m'a accusé de mal transporter ma marchandise. C'est quand j'ai appris la nouvelle par les médias que j'ai compris les choses. Je suis convaincu qu'Obouf avait certainement l'aval de puissantes personnes pour parvenir à un tel acte. Ce n'était pas un petit commerçant comme moi qui pouvait changer les choses.

Pascal Zaïda, SG de la Ligue des consommateurs du Burkina, section du Kadiogo

Pour ce qui est des canettes saisies par la police polyvalente, nous estimons que c'est une bonne action. Nous nous réjouissons que cela soit arrivé, grâce à l'action courageuse d'un consommateur. Notre préoccupation actuellement, est que les produits qui sont sur le terrain, à savoir dans les alimentations, les boutiques, soient retrouvés. Aussi, il y a des questions qu'on doit se poser. N'importe qui ne peut pas importer un produit au Burkina, car il y a une réglementation en la matière. Par conséquent, le Ministère du commerce doit nous dire, lorsqu'il donnait l'autorisation d'importer, si en retour, il a vérifié le produit à son arrivée sur le territoire. Il y a aussi la responsabilité du laboratoire national et de la douane, qui devront chacun, à leur tour, s'expliquer. Le problème fondamental est qu'au Burkina, il n'y a pas une loi sur le droit du consommateur. C'est-à-dire que les personnes qui ont été victimes d'une maladie, du fait de la consommation de produits de mauvaise qualité, ne peuvent pas exiger du fautif, une réparation. La Ligue des consommateurs a toujours dit que pour sauver les populations de ce que nous consommons, il faut faire voter la loi sur le droit du consommateur, là tout le monde est couvert. Il faut également une police sanitaire qui sera la garante de tout ce que nous consommons. Des individus ont été arrêtés, mais nous pensons que Obouf lui-même, doit subir le même sort.

Démé Adama, employé de commerce

Si après toutes les vérifications, tout le lot saisi est frauduleux, que les autorités retirent au groupe Obouf son registre du commerce. Aussi, il faut retirer ses produits du marché, afin de limiter leur consommation par la population, car il y va de la santé de tous. Obouf est distributeur de bouillons, de pâtes de tomate, de mayonnaises, etc. Etre à la recherche de profit n'est pas synonyme d'attente à la vie des autres. Le plus juste serait qu'on condamne le responsable de ces actes odieux à une peine de prison ferme et qu'on mette un terme à toutes ses activités. Le groupe n'est pas incontournable, parce qu'il n'est pas le seul commerçant du pays. D'autres personnes sont capables de mettre à la disposition des consommateurs ce dont ils ont besoin.

Marc Pozmentier, directeur général de la SODIBO

D'abord, toutes mes félicitations aux forces de police pour cette saisie. Il y va de la santé publique, de la santé des consommateurs et on ne peut que se féliciter que de tels agissements soient dénoncés et répertoriés, surtout que les enquêtes sont ouvertes pour qu'on arrête ce genre de phénomène. Cette fraude va amener la population à être consommatrice du «made in Burkina». Avec les produits fabriqués aujourd'hui à la Brakina, il y a l'assurance complète qu'il n'y a pas de risque, puisque ce sont des Burkinabè qui produisent pour des Burkinabè avec des matières premières qui sont, non seulement contrôlées par les fournisseurs, mais aussi, le Laboratoire national. Nous ne sommes pas producteurs de canettes au Burkina Faso. Elles sont essentiellement importées du Togo, de la Tunisie. Nous ne sommes pas partie prenante à ce marché. Nous avons concentré notre production sur le verre concilié et sur le PET (bouteilles plastiques).

Aline Ariane BAMOUNI
Lévi Constantin KONFE

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