Abdoul Karim Déné, employé en tôlerie-peinture et partisan de Balai citoyen, partage la même position. Il dit être contre une éventuelle démission du PM. Il faut que le RSP ou l'armée laisse le chef du Gouvernement conduire à bon port la Transition. Le plus important pour le pays actuellement, c'est d'en arriver à l'élection présidentielle. L'armée doit se défaire des affaires politiques.
David Nabonswendé Nacoulma, élève à l'ENAREF a laissé entendre qu'il ne comprend pas ces officiers supérieurs de l'armée qui exigent la démission du PM. Il pense que c'est un groupuscule qui veut empêcher le bon fonctionnement de la Transition. Si ces officiers sont vraiment de l'armée, ils doivent donc se conformer à la volonté politique. Il explique que le RSP a été conçu pour assurer la sécurité du Président du Faso, mais ses agissements d'aujourd'hui laissent entrevoir que ce corps d'élite est resté fidèle à l'ex-président Blaise Compaoré. Il demande à ce que ce regiment révise son organisation et aussi ses objectifs. Si avec Blaise Compaoré, ce RSP bénéficiait de certains avantages et que maintenant, le Gouvernement de la Transition veut réorganiser les choses, qu'il s'y conforme. Yacouba Isaac Zida a donc bien agi en réajustant le statut de l'armée et il doit aller jusqu'au bout. Et si ce n'est pas le cas, il faut que le peuple sorte encore dans la rue pour le maintien de la paix. Si on venait à se plier aux exigences de ces militaires, cela retardera la date butoir de la fin de la Transition. Cet organe est là pour organiser les élections et le RSP s'érige en perturbateur.
Stanislas Tologho, Chauffeur de profession est dans la même logique que ses prédécesseurs. Il dit ne pas être du tout d'accord avec certains officiers supérieurs de l'armée qui demandent la démission du Premier ministre. Cela se présente comme une façon de retarder la Transition ou encore un éventuel report des élections, sinon cette démission à son avis n'est pas valable. Il faut que Yacouba Isaac Zida reste, car une portion de l'armée ne peut pas exiger sa démission. Je suis entièrement contre l'opinion de ces officiers supérieurs du RSP. Je souhaite seulement que les parties en présence trouvent un terrain d'entente, et le plus tôt serait le mieux.
Quant à Angela Traoré, étudiante en médecine, elle trouve que la réaction de l'armée est tout à fait légitime. Car, selon elle, Yacouba Isaac Zida est bien un élément du RSP et il n'est pas différent de ceux qui exigent sa démission. Il est de ce corps et comme il a été proposé pour diriger le Gouvernement il prend des décisions qui vont à l'encontre de ses frères d'armes. Cela se voit donc comme une trahison et voilà pourquoi ces mêmes frères demandent sa démission. Mais étant donné que nous sommes à 3 mois de l'élection présidentielle, je pense qu'il serait impérieux que Zida reste. Il a commencé et il doit aller jusqu'au bout. Ceci dit, il faut donc renforcer sa sécurité ainsi que celle de sa famille car ils sont vraiment en danger. Et après la Transition, je pense qu'on peut laisser ces protagonistes régler leur compte.
Pour Jean-Baptiste Sanou, étudiant à l'UFR/SJP de l'Université Ouaga II, le temps qui nous reste n'est pas propice pour exiger une quelconque démission du chef du Gouvernement. Cela pourrait nous conduire à d'autres difficultés. Avec autant de revendications dans le pays, imaginez l'après démission du PM, l'anarchie qui va régner. Aussi, il est quasi impossible de mettre en place un nouveau Gouvernement qui puisse nous conduire à l'élection présidentielle le 11 octobre 2015. Il faut régler la crise autrement et trouver vite une solution. Que la population prenne aussi conscience de la nécessité de la présence du RSP pour la lutte anti-terroriste. Il n'y a pas seulement que le RSP qui demande la démission du PM, mais aussi quelques OSC et les partis politiques de l'ex-majorité. Tout ceci peut s'interpréter comme des stratégies louches du politique pour influencer les élections à venir.
Malick S. SAWADOGO (Stagiaire)