«Inclusion ne veut pas dire impunité». C'est ce que le porte-parole des OSC a déclaré à la presse, en réaction à la position de la communauté internationale par rapport à l'adoption de la nouvelle loi électorale. Les OSC ont rappelé le contexte de l'insurrection des 30 et 31 octobre 2014 et ont affirmé qu'il importe de ne pas perdre de vue ce pourquoi le peuple est sorti, jusqu'à ce que mort s'en suive. C'est dans cette logique que les représentants des OSC ont soutenu que le code électoral sera appliqué dans son entièreté. Ils ont aussi rappelé que le code électoral ne cite pas nommément un individu et n'exclut aucun parti politique des élections à venir. «La nouvelle loi électorale met les partis politiques sur un pied d'égalité pour aller à la conquête du suffrage populaire. Il est de la responsabilité de chaque parti politique de se trouver des hommes et des femmes en phase avec les aspirations de notre vaillant peuple», a laissé entendre Safiatou Lopez, de l'Association pour la promotion de la démocratie et la participation citoyenne(APDC). C'est pourquoi le groupe des OSC a attiré l'attention du président sénégalais Macky Sall sur l'esprit de la loi querellée et interpellé la France à respecter la volonté du peuple burkinabè, avant d'appeler les Etats-Unis à soutenir le peuple burkinabè. Les organisateurs de la rencontre se disent déterminés à se faire entendre de la communauté internationale, pour peu que le peuple se reconnaisse dans sa lutte. «Nous allons sortir pour montrer que le peuple est déterminé à achever ce qu'il a commencé et qui a abouti à la chute du régime de Blaise Compaoré (...) Nous, peuple burkinabè, sommes prêt et attendons le retour de Djibrill Bassolé», a déclaré le porte-parole des OSC, Idrissa Nogo, du Mouvement plus rien ne sera comme avant. A la question des journalistes de savoir si les OSC tirent leçon de ce qui s'est passé dans d'autres pays comme la Côte d'Ivoire et le Rwanda, Marcel Tankoano, du M21, a répondu que «nous ne sommes pas là pour une guerre. Le Rwanda n'est pas le Burkina, le Burkina n'est pas le Rwanda. La Côte d'Ivoire n'est pas le Burkina, le Burkina n'est pas la Côte d'Ivoire», avant de préciser que le cas du Burkina est exceptionnel et il n'y aura jamais de guerre civile, du fait que le peuple burkinabè est mûr. Les OSC ont saisi l'occasion de ces échanges pour lancer un appel à la mobilisation générale pour soutenir le code électoral et la transition. En rappel, le Conseil national de la transition (CNT) a adopté le mardi 7 avril 2015, le projet de loi portant modification de la loi N°014-2001/AN du 3 juillet 2001 portant code électoral, promulguée par le président du Faso, consacrant de nombreuses réformes dans l'organisation des élections au Burkina et qui rend inéligible aux prochaines élections, toute personne ayant soutenu ouvertement le projet de modification de l'article 37 de la Constitution burkinabè pour permettre à Blaise Compaoré de régner à vie.
Koukas COMPAORE