22 pèlerins décédés, 9 portés disparus suite à la bousculade à Mina, lors du rituel de lapidation des stèles de Satan, 15 décédés suite à des maladies et un retrouvé (Dramane Zerbo) saint et sauf après plusieurs jours de recherches. C’est le bilan, à la date du 12 octobre 2015, de l’expédition des pèlerins burkinabè en Terre sainte de l’Islam. Selon le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, Youssouf Ouattara, au lendemain du drame de Mina, le gouvernement de la Transition a dépêché une mission en Arabie Saoudite qui a travaillé en tandem avec les autorités de l’ambassade du Burkina Faso dans ledit pays. « N’eutrent été les évènements du 16 septembre dernier, une délégation ministérielle se serait déjà rendue en Arabie Saoudite. Mais cette éventualité est toujours en étude au niveau du gouvernement », a affirmé M. Ouattara, lors du point de presse qu’il a animé, le mardi 13 octobre 2015, à Ouagadougou. Le ministre en charge des cultes, a également informé les journalistes que le 1er vol retour des pèlerins burkinabè est attendu pour le jeudi 15 octobre prochain, à 20h00 à l’aéroport international de Ouagadougou. Et pour leur accueil, plusieurs mesures ont été prises. Il s’agit, de l’accueil des pèlerins par les plus hautes autorités gouvernementales, religieuses et par les parents, de l’organisation de cérémonies religieuses sur toute l’étendue du territoire national, la mise en place d’une cellule de crise pour une prise en charge des blessés à l’aéroport, l’assistance psychologique aux pèlerins et aux parents et la mise en place d’un numéro vert pour l’information du public. Le secrétaire exécutif national de la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB), Cheik Koné a soutenu que les cérémonies religieuses seront marquées par des sermons sur le statut du pèlerin qui décède aux lieux saints, dès le vendredi prochain, des prières mortuaires, les lectures coraniques sur toute l’étendue du territoire national afin d’apaiser le cœur des familles. Qu’est ce qui explique la mise en place tardive de la cellule de crise et du numéro vert ? « Ce n’est pas parce qu’une cellule de crise n’a pas été mise en place de manière formelle qu’on ne travaille pas pour les pèlerins », a répondu le ministre en charge de l’administration territoriale. Un deuil national sera-t-il décrété en la mémoire des défunts ? A cette question, le ministre a affirmé que cette préoccupation sera soumise, aujourd’hui en conseil des ministres. « Pour les 938 pèlerins qui n’ont pas pu prendre part au Hadj, ils seront prioritaires pour l’octroi des visas pour la prochaine édition. Mais, ceux qui le souhaitent pourront être remboursées par les agences de voyages », a rassuré le ministre Ouattara. Les corps des défunts seront-ils rapatriés au « pays des Hommes intègres » ? Le secrétaire exécutif de la FAIB, Cheik Koné, n’a pas écarté pas cette éventualité. « Généralement, les parents sont consentants pour que les défunts soient inhumés en Arabie Saoudite. Mais celui qui voudra rapatrier son parent pourra entreprendre les démarches avec les autorités saoudiennes », a expliqué M. Koné. Mais, à entendre Tiégo Temtoré, membre de la FAIB, les lieux saints sont les meilleurs endroits où ils puissent reposer. Pour le Hadj 2015, 5662 ont pu effecteur le voyage en Terre sainte de l’islam. 938 personnes n’ont pas pu s’y rendre à cause de la tentative de coup d’Etat de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle.
Abdel Aziz NABALOUM