La nouvelle équipe dirigeante de la Communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF) fait face à une crise. Depuis l’installation du nouveau bureau, des voix se sont élevées pour contester. Les contestataires remettent en cause le dernier congrès de la CMBF, de même que la légalité et la légitimité de la tenue dudit congrès. En vue de donner sa version des faits, le nouveau bureau du CMBF a animé, le mercredi 5 août dernier, à la grande mosquée de Ouagadougou, une conférence de presse. C’était en réaction à une conférence de presse, organisée par les contestataires, quelques jours auparavant. «Au niveau du bureau exécutif permanent, nous n’avons pas voulu répondre à ces allégations mensongères de ces individus...», a indiqué le 3e vice-président de la CMBF, Semdé Moussa, par ailleurs, ancien Secrétaire général (SG) du bureau sortant. Selon lui, les dissidents sont des ex-membres de l’ancien bureau qui ont été exclus du bureau pour «malversations et vols avérés». Dans la déclaration liminaire qu’il a lue, El Hadj Siemdé a cité les noms de trois personnes comme étant les meneurs. Il s’agit de El Hadj Boukari Ouédraogo, de El Hadj Amado Bougoumpiga et de El Hadj Ousséni Tapsoba. Pour lui, ces individus d’«une moralité hautement douteuse, veulent mettre en cause la légitimité et la légalité du 12e congrès ordinaire de la CMBF».
Pour le 3e vice-président de la CMBF, il n’y a pas de crise à la communauté musulmane. «La CMBF ne saurait se résumer à des membres d’une même famille et se soumettre aux désidérata d’individus aux ambitions égoïstes», a-t-il martelé. A l’entendre, la structure fonctionne normalement et dans les règles de l’art et la passation de charges a été faite entre les présidents sortant et entrant comme pour tous les principaux responsables du bureau exécutif permanent.
Revenant sur une certaine somme de 12 millions de FCFA que le président entrant aurait débloquée pour l’organisation du récent congrès, les conférenciers disent que El Hadj Abdouramane Sana n’a jamais déboursé une telle somme. «Ces douze millions dont ils font cas, constituent le budget du 12e congrès que l’ex-président par intérim, El Hadj Adama Sakandé, a débloqué pour la tenue du congrès ordinaire».
«El Hadj Abdoudramane Sana n’a jamais réclamé la présidence»
Au cours de leur conférence de presse, les contestataires ont déclaré que dans l’islam, on ne donne pas le pouvoir à qui le réclame. A ce propos, le nouveau bureau ne pense pas avoir dérogé à cette règle islamique. En effet, soutient-on, dans la déclaration liminaire, «le président El Hadj Abdouramane Sana n’a jamais réclamé la présidence de la CMBF, ce sont les membres du bureau exécutif permanent qui lui ont fait cette proposition». Mieux, El Hadj Sana aurait proposé deux autres personnes (El Hadj Alassane Sore et El Hadj Boureima Nana), lorsqu’il a décliné l’offre.
Les conférenciers ont laissé entendre que la CMBF a d’autres préoccupations très importantes et ne compte pas «perdre le temps aux agissements de ces individus». Ils ont précisé que les priorités du nouveau bureau sont d’œuvrer à réaliser les objectifs qui lui sont assignés pour la promotion de l’islam et la satisfaction des fidèles musulmans du Burkina Faso. Qu’à cela ne tienne, le nouveau bureau de la CMBF avertit : «Nous n’allons pas accepté que des individus s’arrogent des titres ou des responsabilités qui n’ont aucun fondement légitime pour nuire à la bonne marche de notre nouvel élan, issu du 12e congrès, tenu à Fada», a relevé Moussa Semdé.
Le nouveau bureau de la Communauté musulmane du Burkina Faso est désormais, dirigé par El Hadj Abdouramane Sana qui succède à El Hadj Oumarou Kanazoé, décédé en 2011. Après le décès, l’intérim a été assuré par El Hadj Adama Sakandé. Les animateurs de la conférence de presse ont annoncé que très bientôt, le nouveau bureau va présenter son plan d’action. Par ailleurs, ils invitent les dissidents à revenir à la raison. «Nous ne pouvons pas les chasser, car ils sont des nôtres», a affirmé El Hadj Moussa Semdé.
Alexandre TRAORE