A l’instar des autres églises, la cathédrale Notre-Dame de l’Immaculée Conception de Ouagadougou a célébré la messe de la nuit de la Nativité, symbolisant la naissance de Jésus Christ. C’est le cardinal Philippe Ouédraogo, archevêque de Ouagadougou, qui a officié la messe, dans la nuit du jeudi 24 décembre 2015. «Cette année encore, la providence divine nous a fait la grâce de célébrer Noël, fête de l’Emmanuel, Dieu avec nous. Evènement de joie et d’espérance pour toute l’humanité. Au terme d’une année marquée par des tensions politiques et des difficultés multiformes, tant personnelles, familiales que sociales, nous assistons à la naissance du fils du Très haut, le fils de Marie», a-t-il relevé dans son homélie. L’archevêque a joint sa voix à celle des anges de l’Evangile, pour souhaiter «à tous et à chacun, chrétiens et hommes de bonne volonté, la paix et la joie».
Selon le cardinal Philippe Ouédraogo, la fête de Noël suscite l’excellence, car la naissance du Seigneur est signe de triomphe de la lumière sur les ténèbres, du bien sur les forces du mal. «Cette célébration est donc essentiellement, une grande action de grâce à Dieu pour la surabondance de son amour et de sa miséricorde». Pour lui, si dans sa providence, Dieu prend soin de tous les hommes sans distinction, «nous pouvons cependant, confesser les actions toutes particulières à l’endroit du peuple burkinabè». Et de souligner que «cette excellence de l’amour de Dieu devrait nous inciter à plus d’ardeur dans la prière, dans la recherche du bien et dans l’accomplissement de la volonté de Dieu. La paix est un don de Dieu et le fruit des efforts des hommes».
C’est à juste titre que l’archevêque de Ouagadougou a exprimé sa gratitude à tous les fidèles catholiques, parce que, selon lui, ils n’ont épargné aucun sacrifice et se sont mis dans des prières en faveur de la paix dans le pays.
Relever le défi du pardon et de la réconciliation
«Je vous exhorte à demeurer éveillés dans la prière, dans la fraternité et le respect mutuel et le dialogue pour préserver notre chère patrie de la division et de la haine», a-t-il plaidé. A l’entendre, la persévérance dans la prière peut aussi, préserver le Burkina Faso de «toute déchirure due à la soif du pouvoir, à l’attachement à des intérêts égoïstes et partisans».
Dans son homélie, Son Eminence Philippe Ouédraogo a fait le lien, par moments, avec la situation sociopolitique du Burkina Faso. Il a ainsi, demandé à Dieu de guider les futurs nouveaux dirigeants du pays, pour «qu’ils soient de véritables serviteurs, des gouvernants en pleine phase avec les aspirations profondes de leur peuple». Selon lui, la réalisation de la miséricorde et de la tendresse consiste essentiellement, à relever ensemble, un certain nombre de défis majeurs. Il a cité, par exemple, «le défi du pardon et de la réconciliation, sans réserve, sans esprit de vengeance, mais, dans la vérité». Le cardinal Philippe Ouédraogo a aussi évoqué le défi de la solidarité et de l’unité nationale qui, de son avis, sont des valeurs fondamentales de référence pour construire la vie de la nation. «En synergie, jeunes et adultes doivent mettre en place des œuvres et des actions, afin de contribuer à créer un monde plus juste, un monde plus pacifique et fraternel», a-t-il mentionné.
Au nom de l’Eglise-famille de Dieu, le cardinal Philippe Ouédraogo a exprimé sa compassion à toutes les personnes ayant subi des préjudices, du fait des évènements survenus au Burkina Faso, durant l’année écoulée. Il a également, appelé à une vie nouvelle.
Enfin, l’archevêque de Ouagadougou a confié tous les fidèles à la protection de «celle qui a su faire la volonté de Dieu, en demeurant ferme dans la foi». «Que Marie, notre Dame de Yagma, veille sur nous et intercède en faveur de notre pays», a prié le cardinal.
Alexandre TRAORE