Le décret du gouvernement intervient trois jours après le sit-in de fidèles musulmans et de responsables chrétiens à Bobo-Dioulasso (Ouest) contre les nouvelles caricatures du prophète de l'Islam, publiées le 14 janvier par le journal français Charlie Hebdo, qui a perdu le 7 janvier, douze membres de sa rédaction dans un attentat terroriste.
Selon le gouvernement burkinabè, l'ONAFAR aura pour missions de surveiller les contenus médiatiques à caractère religieux et de suivre l'application de la réglementation sur les pratiques culturelles.
L'institution aura en outre comme objectif, entre autres, de promouvoir la tolérance et le dialogue inter-religieux, de renforcer les capacités des leaders religieux et des animateurs des médias confessionnels et laïcs.
Avant l'institutionnalisation de l'Observatoire national des faits religieux (ONAFAR), ces dix membres représentant le Conseil supérieur de la communication, le ministère de l'Intérieur, la Fédération des Eglises et missions évangéliques, la Fédération des Associations islamiques du Burkina et la Conférence épiscopale Burkina-Niger, s'étaient réunis à Tenkodogo (Centre Est) le 23 décembre 2014 pour peaufiner les textes.
Le Burkina Faso, pays laïc d'Afrique de l'Ouest, est peuplé de plus de 17 millions d'habitants. Musulmans (60%) et chrétiens (30%) vivent en parfaite symbiose avec les adeptes des religions traditionnelles.
Une commission diocésaine de dialogue islamo-chrétien existe depuis quelques années.
Cadre de rencontre, elle permet aux catholiques d'assister aux prières des musulmans lors des fêtes et vice versa.
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