« Ce qui s'est passé avec le journal Charlie Hebdo nous a choqués. Nous ne sommes pas contre la liberté de presse, mais il faut savoir aussi que la liberté d'expression à des limites.Il faut que les auteurs de ces caricatures sachent que le prophète (Mohamed) est sacré et qu'ils se doivent de respecter l'islam » a déclaré le président de la communauté musulmane de Bobo El Hadj Mama Sanou, samedi lors rassemblement à la principale place de la ville.
Le leader religieux faisait allusion aux nouvelles caricatures du journal satirique français sur le prophète de l'Islam, publiées le 14 janvier dernier, une semaine après l'attaque islamiste contre sa rédaction (12 tués) et qui ont également embrasé le monde musulman.
«Personnellement, je suis contre la violence et nous déplorons tous ces morts dans le cadre de cette affaire. C'est pourquoi, nous avons tenu à manifester pacifiquement», a-t-il ajouté.
El Hadj Siaka Sanou a invité les autorités politiques à « condamner fermement ces graves manquements à l'islam mais également à censurer ces images sur la télévision nationale ».
Les premiers responsables des communautés catholique, protestante et de la religion traditionnelle, ont assisté à la manifestation.
«C'est pour manifester notre solidarité avec la communauté musulmane par rapport à ce qui s'est passé à ce soi-disant journal, qui a d'une manière dénigré le grand prophète de l'islam, que nous sommes là » a soutenu de son coté le président de la Fédération des Eglises évangéliques de l'Ouest Pasteur Thomas Traoré.
« Nous sommes venus pour dire que c'est ensemble que nous n'acceptons pas qu'on se moque de la religion, qu'on manque du respect au prophète. La liberté d'expression oui, mais cela ne donne pas le droit de blesser l'autre » a déclaré pour sa part l'archevêque de Bobo-Dioulasso Monseigneur Paul Ouédraogo.
«Nous ne voulons pas faire comme au Niger parce qu'il y a un dialogue interreligieux ici», a affirmé El Hadj Mama Sanou, en référence aux débordements qui ont occasionné dans ce pays dix morts et quarante et cinq églises brûlées.
Des manifestants ont cependant pris le contre-pied de ce rassemblement pacifique, en brandissant des pancartes de soutien aux auteurs de l'attentat et en brûlant un drapeau français.
Agence d'information du Burkina
wis/taa