Ils sont tous unanimes que l'insurrection populaire a été un grand pas franchi par le peuple burkinabè les 30 et 31 octobre 2014. L'un des moteurs de cette insurrection a sans doute été le très long train de vie de l'Etat. Le départ de Blaise Compaoré et de son régime étant à présent un acquis, il sied de se pencher sur la manière dont les ressources publiques peuvent être utilisées pour se conformer aux réalités du pays. Le contrôleur général d'Etat, Luc Marius Ibriga a peint un tableau pas du tout reluisant en ce qui concerne la gestion des ressources publiques par le pouvoir Compaoré. Ainsi, sans participer à des ateliers, des ministres percevaient leurs enveloppes de participants. Des ministres s'érigeaient systématiquement en présidents de comité d'organisation et des rémunérations sans avoir fait le moindre travail. Des ministres conditionnaient leur présence à certaines cérémonies d'ouverture par les enveloppes. Sous l'ère Compaoré, des autorités disposaient de fonds secrets ou encore de « caisses noires » utilisés à leur guise, sans procédure, etc. Ce sont entre autres, des pratiques qui méritent d'être éradiquées à jamais.
Le gouvernement de la transition s'est engagé dans une procédure de dégraissement de l'Etat et pour le ministre de la communication Frédéric Nikièma, la question est discutée entre membres du gouvernement et son homologue de l'Economie proposera bientôt une base de fonctionnement pour réduire non seulement le train de vie mais aussi pour mieux contrôler la gestion des biens de l'Etat. Déjà, des instructions ont été données afin que, tant qu'il n'y pas de nécessité expresse, que les autorités évitent les missions à l'extérieur, si des missions doivent être effectuées qu'elles soient faites en class intermédiaire et non en classe affaire. Les déplacements en car pour les membres du gouvernement sont aussi préconisés. Les budgets de fonctionnement ont été réduits et les collations lors des présentations de vœux ont été supprimées. Le gouvernement a aussi entrepris d'annuler les baux administratifs qui existaient entre l'Etat les privés. Soit, le contrôleur général a souligné qu'il est important que des gains consistants soient faits du dégraissement de l'Etat. Pour Justin Bouda, représentant du président du CNT, il est nécessaire de mettre en place une structure tripartite, composée des OSC, l'Etat et le privé chargée contrôler la gestion qui est faite des ressources de l'Etat. Tout cela ne serait possible que quand la gouvernance sera assise sur les principes de droit. La coalition contre la vie chère représentée par Souleymane Badiel a souhaité que la vigilance soit de mise mais d'abord, un audit doit être fait sur la gestion de la 4è république, les rallonges de salaires de six mois sont à supprimées.