Instituée par la charte dont le Burkina Faso s'est dotée, au lendemain de l'historique insurrection populaire d'octobre 2014, la Commission de réconciliation nationale et des réformes (CRNR) a pour mission d'établir les fondements d'une société véritablement démocratique, juste, libre et inclusive, au Burkina Faso. Elle est chargée, entre autres, de formuler les réformes pertinentes nécessaires au développement politique et socioéconomique de l'Etat. Elle est également chargée d'établir les conditions d'apurement du passif de la gestion politique et économique de l'Etat. Enfin, de créer les conditions et les cadres propices à la manifestation de la vérité, de la justice, du pardon et de la réconciliation nationale. A ce niveau, il s'agit, non seulement d'écouter les gens, de respecter la douleur de ceux qui souffrent, parce que quelque part, les bourreaux aussi, souffrent. «On doit amener les victimes et les bourreaux à s'asseoir et à discuter», a fait savoir Mgr Paul Ouédraogo, président de la CRNR. «Nous respectons la souffrance de chacun, c'est cela qui provoque la réconciliation», a-t-il affirmé. La commission dispose de larges attributions sur les chantiers constituant ses sous-commissions, à savoir la vérité, la justice et la réconciliation nationale. «Aujourd'hui, c'est arriver à créer un dialogue, en vérité et surtout, en dignité, c'est-à-dire qu'il faut accepter que les bourreaux et les victimes ont chacun un rôle à jouer pour la réconciliation», a confié la vice- présidente de la Commission vérité, justice et réconciliation, Lucienne Zoma. Ce sont également, les commissions des réformes constitutionnelles, politiques et institutionnelles , les réformes électorales, les finances publiques et le respect du bien public, ainsi que la gestion des médias et de l'information.
Concernant la commission des réformes électorales, la commission compte participer aux travaux du code électoral, en envoyant ses recommandations et observations au Conseil national de la transition. La commission a débuté ses activités par deux plénières dont la première a porté exclusivement, sur l'élection du président de la commission et de ses cinq vice-présidents. Après cette première plénière, 2 des 36 membres que compte la commission ont démissionné dont Siaka Coulibaly pour des raisons qui ont été rendues publiques. La deuxième plénière a porté sur l'examen d'un projet de règlement intérieur et d'un projet de budget. Dans le cadre de l'élaboration de son budget, la commission a arrêté un montant forfaitaire uniforme d'indemnité mensuelle de participation de 250 000 FCFA. Pour Mgr Paul Ouédraogo, c'est un service qui est demandé à la nation, donc, il faut s'investir dans la réconciliation. La commission dispose de 5 mois pour rendre son rapport, et à en croire Mgr Paul Ouédraogo, la commission va respecter le délai.«Nous ferons ce que nous pourons pendant la transition, mais après, la commission peut continuer sa mission de réconciliation», foi de Paul Ouédraogo. La commission a saisi l'occasion pour lancer un appel à la retenue et au respect du sacrifice des martyrs de l'insurrection populaire, de la mémoire des héros nationaux et des nombreuses victimes des années passées.
W. KOBRE