Le rapport 2013 d'Amnesty International rend compte de la situation des droits humains dans le monde en 2012. Cet ouvrage est, selon le rapport, le témoignage du courage et de la détermination des hommes et femmes qui, dans toutes régions du monde, se sont levés pour exiger le respect de leurs droits et proclamer leur solidarité avec ceux dont les droits étaient bafoués. Selon le directeur exécutif de Amnesty International, Yves Traoré, le rapport 2013 couvre la période de janvier à décembre 2012. « Nous avons, à l'occasion, visité 101 pays pour ce qui concerne les violations générales d'ordre humain, 102 pays pour différentes infractions liées aux conflits », a-t-il noté.
Du rapport, il est ressorti que les conflits armés se sont intensifiés dans différents endroits du continent, notamment au Mali, en République Démocratique du Congo et au Soudan. Cette violence a durement touché la population civile et a provoqué le déplacement de milliers de personnes. Dans les pays comme le Kenya, le Nigeria et le Soudan du Sud, la violence intercommunautaire a entraîné des déplacements massifs. Le premier responsable de Amnesty International a relevé dans son rapport qu'en Côte D'Ivoire, on estime que 13 000 personnes ont fui leur village, le long de la frontière avec le Libéria, à la suite d'événements violents.
Le document indique que de nombreux gouvernements ont poursuivi leurs assauts contre la liberté d'expression. En effet, en Ethiopie, au Rwanda et au Soudan, les défenseurs des droits humains ont été soumis à une surveillance accrue. Il y est également indiqué qu'en Gambie, au Nigéria, et au Soudan du Sud, des journalistes ont été harcelés, intimidés et incarcérés. En Somalie, 18 journalistes ont été tués. L'ouvrage fait état d'arrestations arbitraires qui ont été fréquentes dans la plupart des pays du continent. Ainsi, en Côte-D'ivoire, plus de 200 personnes soupçonnées de menacer la sécurité du pays ont été illégalement détenues.
Situation peu reluisant au Moyen-Orient
Yves Traoré a décrit la situation des droits humains au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Les conflits armés et les crises ont eu encore de terribles répercussions dans ces régions. Le directeur exécutif de l'Amnesty International a déclaré que le conflit qui sévit en Syrie a ravagé le pays, faisant plus de 70 000 morts depuis 2011, selon les chiffres des Nations unies. Certains groupes d'opposition ont continué à prendre des otages et à se livrer à des exécutions sommaires, ciblant parfois des civils, au motif de leur nationalité, de leurs opinions politiques ou de leurs identités religieuses.
Quant au Burkina Faso, le rapport précise que des manifestations et des affrontements ont eu lieu dans le mois précédant les élections législatives et municipales en décembre 2012. Malgré ce tableau noir qui a été dépeint, au cours de cette période, des progrès en matière de droits humains ont été constatés dans le monde. « Comme les autres rapports, nous faisons les études, région par région, donc il y a l'Afrique, l'Europe, l'Asie centrale, les Amériques. Dans chacun de ces pays, selon la pertinence des violations, nous faisons un travail de recherche, nous collectons des informations indépendantes. C'est le 23 mai 2013 que le rapport a été officiellement lancé à Londres, à notre secrétariat général par le secrétaire du mouvement », a souligné M. Traoré.
Wamini Micheline OUEDRAOGO
Source : Sidwaya