La visite guidée a consisté à comparer deux parcelles voisines de 0,25 ha chacune. L'une a été exploitée à partir de nouvelles techniques agricoles, la pratique du zaï et de l'irrigation de complément. Quant à l'autre, l'exploitation a été traditionnellement faite à partir de semis simple et d'irrigation de complément. Il est ressorti des explications de l'agent technique d'agriculture de la direction provinciale du Sanguié, Roger Ky, que la production de la première parcelle, en termes de bénéfice, est beaucoup plus rentable, avec un bénéfice net de 59 500 F pour un total des charges ou dépenses de 41 500 F.
En effet, la comparaison avec la deuxième parcelle donne des motifs de satisfaction dans la mesure où la dernière donne un bénéfice net de 36 500 F alors que les charges s'élèvent à 42 000 F. En fait, l'objectif de l'opération ''maïs de case'', de l'avis des techniciens d'agriculture, est sa mise en valeur pour inciter les producteurs à se l'approprier pour sa grande rentabilité et son moindre coût. Il faut dire que l'opération ''maïs de case, trouvaille du gouvernement burkinabè en 2012, « vise l'amélioration de la production agricole dans les zones régulièrement touchées par les poches de sécheresse ».
Toute chose qui, selon le directeur provincial de l'agriculture et de la sécurité alimentaire, M. Zagré, contribue non seulement à amoindrir la pauvreté en milieu rural mais aussi et surtout à assurer une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable. Après la visite commentée des parcelles de démonstration, place a été faite à une séance d'échanges à bâtons rompus avec les producteurs présents. Au cours desdits échanges, les producteurs ont été informés des tenants et des aboutissants de l'opération ''maïs de case''.
Au fait, le concept de l'opération tient à une combinaison judicieuse de trois technologies à savoir l'utilisation de semences améliorées de maïs à cycle court (le wari ou la variété jaune et le barka ou la variété blanche), l'utilisation du zaï ou des demi-lunes, de la fumure organique. A cela, il faut impérativement ajouter l'irrigation de complément à partir d'un bassin de collecte d'eau de ruissellement en cas de poche de sécheresse.
A noter que cette étape des échanges entre producteurs et techniciens a vu la participation active des autorités locales à savoir le préfet du département de Réo, Valentin Maré, et la 2ème adjointe au maire de la commune, Rose Bassolé, ainsi que celle de la direction générale des productions végétales (DGPV) représentée par Françoise Ouédraogo et Viviane Laetissia Ouédraogo. Si M. Maré a exhorté les producteurs à faire de l'opération ''maïs de case'' leur cheval de bataille et à être des personnes relais en termes de vulgarisation du projet , la DGPV, elle, a interpellé le producteur de Zoula à mieux s'investir dans l'opération à travers surtout la normalisation du bassin de collecte d'eau qui doit répondre aux dimensions exigées à partir de 13m x 8mx 2m.
La fin de la visite commentée a été marquée par une remise de matériel de production composé d'une pompe à pédales appelée pompe NAFA et de deux arrosoirs, au producteur Ferdinand Bationo, en guise d'encouragement, par la direction régionale de l'agriculture et de la sécurité alimentaire du Centre Ouest, laquelle a, à sa tête, R. Paul Tiemtoré.
Il convient de noter que depuis quelques années, le gouvernement du Burkina Faso, à travers le ministère en charge de l'agriculture, n'a de cesse de multiplier les appuis à l'endroit des agriculteurs. Ce sont entre autres le programme de petite irrigation villageoise, la promotion de la riziculture pluviale, la distribution des semences améliorées, la vente des engrais et du matériel agricole à prix subventionné.
Pascal Y. BAKO