«L’argent existe bel et bien au Burkina», a affirmé le secrétaire général du Snaid, Grégoire Traoré. S’exprimant lors d’une conférence de presse, M. Traoré a justifié son assertion en dénonçant certains propriétaires d’immeubles qui ne payent pas leurs impôts. Selon lui, sur une prévision annuelle de plus d’un milliard au titre de la taxe foncière sur les propriétés bâties et non bâties instituée en septembre 2016, la DGI n’a pu recouvrer que 24 millions de francs CFA. Aussi, poursuit-il, les montants restant à recouvrer au 31 décembre 2016 pour ceux qui doivent à l’Etat étaient de l’ordre de 600 milliards dont plus de 500 milliards dus par les grandes entreprises.
En plus de cela, le Snaid a pointé du doigt certaines exonérations fiscales «injustes et contraires» aux dispositions fiscales accordées à plusieurs entreprises dont l’entreprise chargée de la construction de l’échangeur du Nord à coûts de milliards. A en croire le SG du Snaid, des centaines de milliards sont perdus dans la fraude fiscale avec la complicité des premières autorités du ministère.
A titre d’illustration, Grégoire Traoré a noté le cas de Paulin Tapsoba, un fraudeur débusqué en décembre 2016 pour avoir transmis des fausses déductions de TVA. «Dans le cadre des enquêtes le concernant, rien que sur trois entreprises vérifiées, plus de trois milliards ont été redressés sans qu’un franc ne soit recouvré», a affirmé M. Traoré qui a précisé qu’après avoir été déféré à la Maco ce dernier a dénoncé six travailleurs des impôts complices qui ont été arrêtés. «En début mars, il a bénéficié d’une liberté provisoire et les entrepreneurs complices ne sont pas inquiétés» a fustigé Grégoire Traoré. Au regard de cette situation, le Snaid a réaffirmé que l’argent existe bel et bien au Burkina.
Il faut noter que le syndicat a entamé depuis lundi une grève de 5 jours à compter du 20 au 24 mars 2017 après un dialogue avorté avec une commission technique mise en place par le chef du gouvernement pour analyser sa plateforme revendicative qui se résume, entre autres, à l’adoption d’un plan d’investissement à court et moyen terme, une dotation suffisante en carburant pour les sorties de terrains avec des matériels roulants, l’arrêt des affectations et nominations de complaisances, de copinage.... «Le Snaid a suspendu sa participation aux négociations parce qu’il s’est rendu compte du dilatoire et du refus manifeste du gouvernement de se pencher sur les préoccupations des travailleurs des impôts», a confié le SG.
Madina Belemviré