La sortie surprise des inspecteurs dans la Cité du paysan noir, s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des mesures gouvernementales de lutte contre la vie chère. Après donc les régions du Centre, des Hauts- Bassins et du Centre-Ouest, ce fut le tour de celle des Cascades d'accueillir les équipes de contrôle. Arrivée tôt le matin à Banfora, la mission s'est immédiatement mise au travail. Un bref entretien de Silver Zabsoré, directeur de cabinet du MICA, avec les hommes des médias sur les contours et les enjeux de cette démarche, a procédé au déploiement de deux équipes sur le terrain, sous bonne escorte des gendarmes. Il est 9 h 15 mn lorsque l'équipe stationne devant la mini-alimentation de Sodré, face au grand marché. « Bonjour. Vous avez la visite d'une équipe de contrôle des produits », dit le chef d'équipe, Issa Sawadogo, au caissier Mamadou Ouédraogo, tout en exhibant sa carte professionnelle. Tout de suite, les autres membres de l'équipe déploient entre deux rayons de produits, une balance électronique. Issa Sawadogo passe en revue les rayons et ordonne la pesée du lait et du sucre reconditionnés dans des sachets de 500 grammes.
Ceux-ci sont sans aucune étiquette et ni le poids, ni la date de péremption ne sont connus. Plus d'une centaine de sachets vont ainsi passer sur la balance. Le poids de la plupart des sachets pesés varie entre 492 et 505 grammes. Le caissier s'en défend et met cette anomalie sur le compte de la balance. « De prime abord, on ne peut pas dire que le commerçant est fautif », indique Issa Sawadogo qui a cependant précisé que les résultats seront connus après un traitement à l'ordinateur.
De la sensibilisation aux sanctions
Qu'à cela ne tienne, l'équipe d'inspection a pu déceler 7 paquets de biscuits dont la date de péremption indique « Octobre 2013 ». Cette fois-ci, le caissier met cela sur le compte de l'inattention. Pour tous ces faits, l'inspecteur des prix lui a remis une convocation pour se présenter à 15 heures à la brigade ville de gendarmerie de Banfora. A la sortie, l'équipe se dirige vers une boutique jouxtant la mini-alimentation de Sodré. Mais le propriétaire des lieux avait déjà fermé à la hâte son échoppe pour disparaitre, s'étant rendu compte que des contrôleurs étaient chez son voisin. Le chef de mission promet de revenir.
De ce pas, l'équipe se dirige vers l'établissement Borondo de Madou Héma, toujours en zone commerciale. On y vend du ciment, du riz et de la farine de froment. Des pesées effectuées sur les sacs de ciment de 50 kg révèlent des écarts de poids variant entre 47,48 kg et 50,38 kilogrammes. Il en a été de même pour le riz et la farine de froment. Sur place, elle fait consigner les sacs anormaux avant de tendre une convocation au gérant. La troisième étape de cette sortie a été la station Total. Des prélèvements du gasoil, et du super 91 sont effectués par-ci, par-là dans les cuves et le contrôle a été fait d'abord à une température de 36°, et ensuite à 15°. « C'est bon », a signifié Issa Sawadogo au gérant Sanmtabana Zerbo, après avoir jeté un coup d'œil sur les éprouvettes. Venu pour prendre du carburant, Liliou Félix, pasteur de l'église « Chapelle des vainqueurs », s'est fortement réjoui de cette opération qu'il a souhaitée pérenne. « Quand il y a des contrôles de ce genre, cela ne peut que nous rassurer », a-t-il confié. D'une façon générale, des infractions graves n'ont pas été relevées. Toutefois, les équipes ont déploré l'absence d'affichage des prix. Il a été également noté, le non respect des règles liées à la facturation. « Certains commerçants ne sont pas en mesure de présenter les factures de leur achat et même s'ils le font, elles ne sont pas conformes », a confié Sami Ouattara, directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes. Toute chose qui les expose à des sanctions pécuniaires, après une phase de sensibilisation.
Frédéric OUEDRAOGO