Avec pour thème : « Les problèmes liés à l’organisation du Hadj, pilier de l’islam », la conférence organisée par l’Union des associations pour l’organisation du Hadj a connu la participation massive de la communauté musulmane. A en croire les dires d’El hadj Idrissa Niamé, président de ladite Union, le pèlerinage à La Mecque ou le Hadj est le 5ème pilier de l’islam. « Malheureusement, la dimension spirituelle de ce pilier islamique qui est d’une importance majeure est en train de laisser place à un aspect commercial, basé sur la recherche du profit ». Conférencier du jour, il a invité les musulmans à une prise de responsabilité par des actions concrètes en faveur d’une meilleure organisation du Hadj. « Les conditions d’organisation du Hadj vont de mal en pis au pays des hommes intègres. Et cette situation exige une réaction active de tous les musulmans ». Pour lui, les responsabilités sont partagées à plusieurs niveaux notamment l’Administration, les agences de voyages et pire le comité de suivi du Hadj. Au plan administratif par exemple, c’est l’accès jugé difficile au Hadj par des mesures légales peu assouplies, notamment le faible quota attribué à notre pays, l’augmentation non-justifiée des frais de vaccination et l’absence de la représentation de la capitale économique dans le comité de suivi du Hadj qui ont été fustigés par Idrissa Niamé. « Habituellement à 5 000 Francs CFA pour toutes les destinations du monde, les frais de vaccination sont revus à la hausse pour le Hadj ».
Au niveau des agences de voyages, le conférencier a dénoncé une « arnaque » qui consiste à effectuer les inscriptions au mépris du quota. Ce qui donne lieu à « un nombre pléthorique d’inscrits recalés qui croît au fil des années », sans oublier la collaboration « peu parfaite » entre les 38 agences existantes au Burkina Faso.
Quant au comité de suivi du Hadj, Idrissa Niamé reproche à cette structure « une démission regrettable ». Commençant par le manque de transparence dans la gestion de leur budget annuel s’élevant à des millions de nos francs, il a critiqué « l’incompétence et le manque d’implication » de ses membres. « Certains membres du comité de suivi ne comprennent rien à la langue arabe ».
Il a de même révélé que « cette année, les pèlerins qui ont refusé la nourriture à la qualité douteuse à eux servie ont dû passer les rites à Mina dans la faim », et de conclure qu’aucune mesure de suivi, qu’elle soit d’ordre sanitaire, logistique ou organisationnel n’est assurée par le comité de suivi, d’où son invitation à une marche de protestation à son encontre les jours à venir.
Aminata SANOU/ Stagiaire