Des Bobolais veulent une chose et son contraire. Ils veulent avoir des voies publiques bien grandes en vue de circuler librement, mais ils veulent exploiter les bordures de ces mêmes routes à d’autres fins tels le commerce et les parkings d’autos. Le phénomène est plus crucial aux devantures des sociétés de transport en commun STAF et TSR, sises sur le boulevard de la Révolution. En effet, ces deux lieux parmi tant d’autres, regroupent beaucoup de monde à tout moment de la journée. Il y a, d’une part, des passagers qui viennent et d’autres qui s’en vont, et d’autre autre des commerçants ambulants et même des fixes qui y pullulent. Ces pratiques provoquent de l’affluence sur ces lieux et rendent impraticables les accotements de la voie, la plus grande de la ville de Bobo, à telle enseigne que les engins à deux roues sortent de la file qui leur est réservée pour occuper celle des véhicules. Malheureusement, la situation est presque la même sur toutes les autres voies.
La ville manque-t-elle de places de marché ?
Ceux qui s’installent aux endroits ci-dessus indiqués sont soit des vendeurs ambulants qui s’arrêtent avec leurs marchandises dans des charrettes soit des sédentaires qui s’y ont offert le privilège de s’y faire une place stable dans un coin. Avec quelle autorisation ? S’ajoutent de surcroît des vendeuses d’aliments et de café. Ces derniers y installent des restaurants par terre. Mais ce qui se pose comme problème est que lorsque des clients se retrouvent au tour de ces points de vente, ils se soucient peu de la circulation routière et s’immobilisent souvent sur le goudron pour semer du désordre sur la voie publique. L’on dirait que la ville manque véritablement de places de marchés publics pour que des citoyens viennent exposer eux-mêmes leurs vies et celles des usagers à travers le désordre qu’ils provoquent dans la circulation.
De véritables gares de taxi
Les taxis ne sont pas en reste dans ce désordre. Chaque conducteur se débrouille pour garer son véhicule, attendant les passagers ; et peu importe où ils vont garer même si c’est en plein milieu de voie. Quand ils prennent la peine de bouger c’est qu’il y a un car qui sort de la gare ou qui y rentre. Sinon pour les autres usagers, le taximan préfère supporter des injures au lieu de déplacer son véhicule de la route.
Quand la devanture de la cour de la SNC devient...
La devanture de la SNC est méconnaissable à cause des gros camions qui y stationnent le long de la route. Ils cachent ainsi cette cour. En effet, parmi ces camions, certains appartiennent à des conducteurs qui stationnent pour se reposer ; d’autres sont en vente. Comme si cela ne suffisait, il y a encore des marchands qui y étalent leurs articles pour la vente aussi. Ce lieu public dont la renommée va au-delà des frontières du Burkina Faso devait être strictement réservé à ce qu’il est.
Dans tout cela, que gagne la commune de Bobo-Dioulasso en termes de recettes ? Rien, absolument rien parce que tout ce beau monde qui occupe l’espace public ne paie pas un seul copeck. Alors que la commune aurait pu procéder à leur recensement et les obliger à payer des taxes. Et ce d’autant plus qu’ils contribuent à dégrader le bitume. Des parkings pourraient aussi être aménagés afin que les gens paient pour garer leurs engins. C’est tous ces sous cumulés que certains pays ou villes amis nous octroient sous forme de crédits, de dons ou de subventions. Le développement est à notre porte, il suffit de savoir le saisir. En outre, en cas d’accidents comme cela arrive très fréquemment sur cette avenue, les dégâts pourraient être assez graves. C’est pourquoi, il faut vite agir avec que ça n’arrive.
Encadré Sanou Franck Désiré : riverain
« Je crois qu’en temps normal on ne doit pas occuper la voie publique de la sorte. C’est quand même une voie publique, il faut vraiment qu’on facilite le passage à tout le monde. Parce que si on occupe carrément la voie, ça peut amener pas mal d’accidents. C’est d’ailleurs la cause de beaucoup d’accidents actuellement. Il faut que les gens fassent preuve de plus de civisme par rapport à cela en respectant tout ce qui est prévu par la commune. En plus, la commune doit les sensibiliser ou trouver un coin pour les installer sinon, comme ce sont des gens qui sont installés pour mener leurs activités rentables, ça sera compliqué de les chasser par la force. Peut-être que la mairie peut délimiter à nouveau la voie, faire venir la police chaque matin pour le contrôle de ces lieux et ainsi, petit à petit, on pourra en finir avec le phénomène. »
Bakary OUATTARA/Stagiaire