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Ô Fadila : Du jus de fruit… sans un zeste de fruit

| 25.04.2014
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Ô Fadila : Du jus de fruit… sans un zeste de fruit
© DR / Autre Presse
Ô Fadila : Du jus de fruit… sans un zeste de fruit
Des jus de fruits et de l'eau aromatisée produits à partir de produits sans sources. Depuis le 11 mars 2014, la Ligue des consommateurs du Burkina (LCB) et l'Agence burkinabè de la normalisation, de la métrologie et de la qualité (ABNORM) ont épinglé la société productrice Ô Fadila. La collaboration de l'entrepreneur a abouti à la levée des scellés et à la destruction des produits impropres dans la matinée du jeudi 24 avril 2014.

Tout est parti d'une interpellation de la Ligue des consommateurs du Burkina (LCB) par un citoyen. Ce dernier a remis en cause la traçabilité de la matière première utilisée par la société Ô Fadila pour la fabrication de jus de fruits et d'eau aromatisée. La LCB a par la suite interpellé la structure habilité dans la certification de la norme et de la qualité, l'Agence burkinabè de la normalisation, de la métrologie et de la qualité (ABNORM). Celle-ci s'est mise au travail, et son enquête a abouti à la fermeture de l'entreprise.

Les explications de la directrice de l'ABNORM, Ginette Goungounga : «Nos investigations ont permis d'établir qu'il s'agit d'un problème de traçabilité. C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'informations précises sur le produit, sur le fournisseur, et la sécurité sanitaire n'est pas maîtrisée, de sorte que s'il y a un problème, on ne peut pas prendre des dispositions pour retirer le produit et protéger le consommateur. C'est un arome, mais l'étiquette ne donne pas d'autres explications. Dans les normes, il est clairement dit qu'on doit préciser, mettre le nom de l'aditif». Après un tel constat, les sanctions ne se sont pas fait attendre : une amende et la mise sous-scellée de l'usine le 11 mars. Ces mesures ont occasionné le chômage technique des travailleurs et un manque à gagner de 17 millions de FCFA à l'entrepreneur.

De quoi persuader les fautifs d'entreprendre les démarches pour se conformer aux normes. Pour les propriétaires pourtant, leurs actions dans ce sens n'ont été guidées que par une seule volonté : la santé des consommateurs. «Nous sommes allés volontairement les voir pour manifester notre intention de détruire ces produits sous le contrôle du ministère du Commerce et de celui de l'Environnement. Nous n'avons pas été obligés à le faire», a clamé Youssouf Traoré, le gérant de la société. C'est chose faite depuis la matinée du jeudi 24 avril. Devant les représentants de l'ABNORM, de la LCB et de la presse, il a lui-même procédé à la destruction du stock de jus de fruit, conditionné dans des sachets de 0,5 litre. Youssouf Traoré a pris l'engagement de redémarrer son affaire sur de nouvelles bases en achetant désormais de la matière première de qualité.

Moumouni Simporé

 

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