Nouvelles mesures du gouvernement contre la vie chère : Des Burkinabè apprécient

| 13.09.2013
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Nouvelles mesures du gouvernement contre la vie chère : Des Burkinabè apprécient
© DR / Autre Presse
Nouvelles mesures du gouvernement contre la vie chère : Des Burkinabè apprécient
Le Conseil des ministres en sa séance du mercredi 11 septembre 2013 a pris des mesures pour améliorer le quotidien des Burkinabè. Parmi celles-ci, le relèvement des indemnités de logement et de sujétion de tous les agents de l'Etat pour compter du 1er juillet 2013, la revalorisation des salaires de tous les travailleurs des secteurs public et privé à travers l'allègement de l'impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS) pour compter du 1er octobre 2013. Dans ce micro-trottoir, réalisé hier 12 septembre 2013, des Burkinabè apprécient ces mesures.

Adama Ouédraogo, censeur au lycée municipal de Ziniaré


J'ai appris avec satisfaction les mesures que le gouvernement a prises. A mon humble avis, c'est une bonne chose. Cependant, il faut que nous constations l'effet. Généralement, les mesures du gouvernement n'ont pas un effet immédiat. On attend donc de voir si ces décisions-ci seront effectives. Le gouvernement consent des efforts pour les travailleurs. La vie chère fait qu'il est difficile de répondre à toutes les attentes des travailleurs. Nous sentons aussi que le gouvernement a du souci pour toute la population, étudiants, personnes vulnérables. Cela est bien. Mais en réalité, le problème est plus profond. Il faut penser aussi à sensibiliser tout le monde, de sorte à être en confiance. Il y a un déficit de confiance. Il ne faut pas que l'on s'attende à ce que le gouvernement fasse tout. Il faut que nous-mêmes, nous fassions des efforts complémentaires.

Daniel Dah Hien, membre de la Ligue nationale des consommateurs, chargé de l'éducation des consommateurs


C'est avec une grande surprise que j'ai parcouru les décisions prises par le Conseil des ministres du mercredi. C'est tellement extraordinaire comme mesures, si bien qu'on a besoin de comprendre davantage. Pour un certain nombre de mesures, nous consommateurs, pensons que cela devrait se faire de concert avec les différents partenaires sociaux. Mais le compte rendu du Conseil des ministres nous indique que les négociations se poursuivent avec les partenaires sociaux sur les points qu'ils ont soulevés. Cela veut dire que c'est de façon unilatérale que la décision a été prise. Ce qui dénote d'un intérêt du gouvernement de résoudre les questions sociales au Burkina. A chaud, en tant que citoyen, j'ai trouvé que cette décision est un peu révolutionnaire. C'est un grand pas. Il s'agit maintenant d'organiser. Avec l'expérience de la crise alimentaire, financière, énergétique, il y a une ou deux années, au plan international avec des répercutions sur notre pays, les mesures qui avaient été prises n'avaient pas eu des effets tangibles. Pour ce qui est du relèvement des indemnités de logement et de sujétion, je crois que cela faisait partie du cahier des doléances des syndicats.
Il est prévu aussi le recrutement de 3 000 volontaires adjoints. Nous de la société civile, nous aimons qu'un certain nombre de concepts soient maîtrisés et clarifiés. L'Etat embauche. Dans ce cas, on ne peut pas faire une politique nationale de volontaires. Nous ne partageons pas cette idée. Ils ne sont mêmes pas des volontaires, mais des volontaires adjoints. Quel est le statut qu'on donne à un volontaire et à un volontaire adjoint ? Le volontariat, c'est un don de soi, c'est quelqu'un qui consent de travailler pour le pays avec une rémunération moindre par rapport au coût normal de son travail. On ne peut pas légiférer là-dessus. Il faudra que ces volontaires soient embauchés si les postes qu'ils ont occupés jusque-là méritent d'être occupés.
Sur la question des boutiques-témoins, j'insiste, il n'y a pas lieu de mettre des boutiques-témoins.J'ai toujours en mémoire ces boutiques-témoins, l'exonération qui avait été donnée à des commerçants qui n'ont pas servi du tout. Cela m'amène à être un peu sceptique. On veut mettre en place 140 boutiques-témoins pour mieux contrôler les prix du riz et du maïs. On ne met pas des boutiques-témoins pour mieux contrôler. C'est peut-être en vue d'assurer au consommateur, l'accessibilité à ce produit. Et 140 boutiques pour 14 millions d'habitants, c'est dérisoire. Les boutiques-témoins sont introuvables. Pour être réaliste, il s'agit pour l'Etat de consentir de casser les prix par une subvention à verser directement aux producteurs ou aux importateurs. Les boutiques-témoins ne nous servent pas et c'est la même chose que l'augmentation des salaires. Lorsque vous actionnez à gauche, vous devez bloquer à droite. Cela veut dire que si vous augmentez les salaires de 10%, et vous n'approchez pas ceux qui vendent les produits, ils augmenteront de 15%. L'effet est donc nul, et mieux la situation de vie chère empire. Il y a un certain libéralisme total auquel nous assistons avec les commerçants, les opérateurs économiques et même des syndicats. Nous l'avons connu avec les parkings. Ce qui est interdit. Au lieu de s'occuper de leur profession, ils se mettent à augmenter des prix. Tout de suite, vous allez voir avec cette revalorisation, au niveau scolaire, de la santé, de la vente des produits de grande consommation, qu'il y aura augmentation. Notre souci en tant que consommateur averti, c'est de savoir quels sont les mécanismes mis en place par le gouvernement pour éventuellement prévenir ces augmentations probables.
Il y a de bonnes choses qui sont annoncées par le gouvernement qui se diluent par de mauvaises pratiques. Nous, en tant qu'association avertie, attirons l'attention des décideurs.
Ce sont environ 65 milliards que l'Etat veut exceptionnellement donner. Je ne vous cache pas, je serais très satisfait si on prend en compte les observations que je viens de faire. Je voudrais aussi qu'on nous précise le temps auquel cela va se faire. Il ne suffit pas de passer 10 ans pour aider 500 000 personnes.
L'augmentation des fonds à allouer aux jeunes diplômés est aussi à saluer. C'est ce que les jeunes attendent pour entreprendre et embaucher d'autres jeunes.

Théodore Ouédraogo, gestionnaire financier


Comme tous les Burkinabè, j'ai suivi les mesures prises par le gouvernement en faveur des Burkinabè de façon générale et des travailleurs en particulier. Ces mesures sont salutaires. C'est une façon de répondre aussi aux préoccupations des populations. On dira toujours que ce n'est pas suffisant, mais le fait qu'il y ait la volonté de résoudre un tant soit peu les difficultés que vivent les Burkinabè est appréciable. Notre souhait est que le gouvernement continue dans cette lancée. Le Burkina n'est pas épargné par la crise qui secoue le monde. Il ne suffit donc pas de prendre des mesures de nom, mais de prendre des mesures qu'on pourra mettre en œuvre. Ce qui a été fait est bon, mais si on pouvait faire mieux.

Messao Idrissou, attaché de santé


A mon avis, les mesures prises sont nettement insuffisantes parce que depuis la dévaluation, les travailleurs ont toujours demandé 25% d'augmentation de salaire. Et cela n'a jamais été fait. Ce qui a été décidé est bon mais ce n'est pas suffisant. Il faut l'améliorer.
Concernant les mesures prises en faveur des étudiants et les produits de première nécessité, on ne peut qu'encourager le gouvernement à continuer dans ce sens.

Yabré Hato, travailleur à la SONAPOST


Je ne m'attendais pas à cette décision et je m'en réjouis. Vous savez, la vie est très dure maintenant. Tous les produits sont chers et cette augmentation vient nous soulager.

Serges Tiendrébéogo, agent du ministère de l'Economie et des Finances


Je pense que c'est une bonne chose. Cela va en adéquation avec ce que les gens pensent depuis longtemps, à savoir que notre pays connaît quand même des taux de croissance ; mais le citoyen se plaint parce qu'au niveau de son plat quotidien, il ne ressent pas une amélioration. Je pense que cette mesure va apporter l'apaisement social tant attendu. En ce qui concerne les boutiques-témoins, c'est une bonne initiative. De tout le débat qu'il y a eu autour du Sénat, beaucoup de gens se sont exprimés par rapport aux conditions de vie des travailleurs qu'ils estimaient prioritaires. Ces boutiques-témoins, je pense, sans remettre fondamentalement en cause le processus de libéralisation qui est en cours (parce qu'il faut respecter aussi les règles de l'OMC), vont amener les commerçants à faire attention aux prix qu'ils pratiquent. Si d'aventure le consommateur se trouvait confronté à des prix prohibitifs, il pourrait alors se retourner vers ces boutiques- témoins. En même temps cela va entraîner les opérateurs économiques à une espèce d'alignement des prix.

Rodrigue Somé, fonctionnaire en disponibilité


Les mesures gouvernementales sont appréciables. Toutefois, il faut que l'on soit pratique dans la mise en œuvre. Les augmentations indemnitaires ne sont pas substantielles, au regard du coût de la vie. L'Etat devra donc faire un peu plus d'effort. C'est ce que les Burkinabè attendent. Les mesures ont été annoncées, il y a de cela un bout de temps. C'est après une longue attente que ces mesures arrivent. Il faudra donc du pragmatisme dans la mise en œuvre. Du reste, je pense que le gouvernement se soucie des conditions de vie de ses citoyens.

Drissa Traoré, postier


Pour ce qui concerne les mesures prises par le gouvernement, je dirai, comme le commun des mortels, que c'est bon mais ce n'est pas arrivé. Nous, nous pensions plus à un relèvement du niveau du salaire. Ce que le gouvernement a pris comme mesure concernant l'abattement de l'IUTS est véritablement insuffisant. Comme le ministre de l'Economie et des Finances l'a dit, cela varie entre 4 à 5%. Nous nous attendions à un minimum de 10%. J'espère qu'on pourra faire mieux.
Pour les étudiants, 25 000 F CFA de plus sur le prêt FONER et l'aide, c'est bon à prendre. Et peut-être que les discussions vont continuer. Pour ce qui est des boutiques-témoins, je n'y crois pas trop. Les populations ne sont pas bien informées sur celles déjà existantes. Cela pose problème. L'Etat ferait mieux de donner plus d'informations concernant l'emplacement de ces boutiques. Le nombre des boutiques a été revu à la hausse, mais à mon avis, on pouvait augmenter. Dans ces batteries de mesures, je m'attendais plus qu'on nous donne les nouveaux prix préconisés pour le riz, le maïs, le sucre, le sel... Je pensais qu'on allait vraiment revoir ces prix de façon drastique. Malheureusement on n'a rien dit de tout cela.

Dofinko Bicaba, agent commercial à l'ONATEL


J'apprécie positivement les mesures prises par le gouvernement dans ce sens que c'est pour soulager la population. Si après les remous que nous avons connus, les gouvernants ont pensé qu'il fallait tenir compte de ce que la population revendique, on ne peut qu'apprécier positivement. La multiplication des boutiques- témoins est à saluer aussi. Personnellement, je ne sais pas où se trouve une boutique-témoin.
Mais avec la multiplication annoncée, je pense que cela nous permettra de le savoir et d'y faire nos achats.

Moïse Lingani Agent SOBCA


Concernant les mesures prises par le gouvernement, je dirais que c'est satisfaisant dans l'ensemble pour les travailleurs du public. Le cas du privé n'est pas explicitement évoqué, alors on attend de voir la suite.

Oumarou Barro, Conseiller des affaires économiques au ministère du Commerce


Pour moi, c'est une bonne chose, et on attend de voir. Il y avait beaucoup de revendications par rapport à la vie chère et l'Etat a pris un certain nombre de revendications en compte. Je crois que les effets positifs seront ressentis sur toutes les couches sociales. Parlant également de l'IUTS, tout le monde est concerné, que ce soit le public ou le privé, sans oublier l'augmentation salutaire des indemnités. La création des boutiques dits ''témoins'' est aussi la bienvenue, car cela permettra une règlementation des prix sur le marché. C'est bien étudié, et les commerçants n'auront de choix que de respecter les prix fixés par le gouvernement.

Aimé Dayamba, Agent de la SONAPOST


Toute mesure sociale prise est bonne à prendre, bien qu'on ne soit jamais satisfait à 100%. Je n'ai pas tout le contour de ce qui a été dit, mais décision est la bienvenue puisqu'elle vise à soulager la population. C'est intéressant, parce que cela bénéficie aux travailleurs et, partant de là, tout le monde gagne car c'est une chaîne. Je pense qu'il ne faut pas voir la valeur matérielle en tant que telle, mais plutôt le geste. C'est un effort de la part du gouvernement, même si c'est 1 F, c'est important.

Lassané Compaoré, Agent au Laboratoire national du bâtiment et des travaux publics


Tout ce qui vient apaiser la souffrance des populations est appréciable. Nous avons écouté le ministre, il reste à ce qu'on nous précise davantage les fourchettes, afin qu'on puisse mieux comprendre.
Il semble que c'est de l'ordre de 5%.
C'est bien, mais ce n'est pas à la hauteur de nos attentes. Le gouvernement pouvait aller au- delà, et pourquoi pas une augmentation des salaires. Si l'Etat pouvait également nous aider en réduisant la TVA sur les prêts que nous contractons auprès des institutions financières, cela serait une bonne chose.

Mme Sonia Compaoré, Agent de la mairie de Ouagadougou

Je pense que les mesures prises par le gouvernement sont bonnes, mais pas assez. Il pourrait mieux faire à mon avis.

Mme Marcelline Semdé/ Yaméogo, agent du Trésor

C'est une bonne mesure à mon sens, qui soulagera un tant soit peu les agents de façon générale. Nous remercions ainsi le gouvernement, et nous lui demandons de continuer dans ce sens.

Michel Ouédraogo (retraité et membre de l'Association nationale des retraités du Burkina)


Cela a quelque chose à voir avec le Sénat. Sinon pourquoi est-ce qu'avant, il ne le faisait pas (ndlr : la revalorisation salariale). C'est depuis longtemps que cela devait être fait. La vie est chère, tout le monde en parle, et pourquoi c'est maintenant ?
Et attendons de voir ; il ne faut pas que la main droite donne ce que la main gauche va reprendre.


Aboubacar Ouédraogo (membre du SYNATEB)


Ce n'est pas avec une grande joie que cela a été accueilli. Parce nous sommes en-deçà de ce que le syndicat (Ndlr : Syndicat national des travailleurs de l'enseignement de base (SYNATEB) a demandé. Nous avons demandé la suppression pure et simple de l'IUTS. Il était venu dans un contexte précis qui n'est plus. Pour l'augmentation l'indemnité de logement proposée et qui est de 5000 F CFA, le syndicat avait demandé le double. Mais une réalité dit qu'il faut accepter le peu qu'on te donne et poursuivre les négociations.

Adjata Soré (enseignante et militante du SYNATEB)


Vu les coûts des loyers, nous trouvons que c'est insuffisant ce que le gouvernement a fait. Et moi je préfère qu'au lieu d'augmenter les indemnités, le gouvernement augmente les salaires.

Simon Ouédraogo


C'est une bonne solution au regard de la vie qui est chère. Cela va aider les fonctionnaires. On aurait préféré une augmentation conséquente mais peut-être que le gouvernement a ses raisons.

Casimir Wangrawa


Les IUTS devaient depuis longtemps être revus à la baisse. Pour les salaires, ce sont tous les Burkinabè qui en profitent..

Propos receuillis par Boyavé Léopold YE
Patrick KADIO et
Tasséré SANFO
(Stagiaires)

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