De prime abord, la majorité des interviewés sont contents de la nomination du nouveau Premier ministre, car les affaires pourront enfin reprendre au pays.
Sawadogo Dominique, enseignant, pense qu’il est très tôt d’apporter un avis sur le nouveau Premier ministre, car il n’est pas connu des Burkinabè. « Attention ! C’est un économiste, mais ce n’est pas forcément à cause de cela qu’il fera un bon boulot. On a vu des amateurs qui ont mieux réussi leur mission que certains professionnels, donc, attendons de le voir à l’œuvre pour le juger », estime-t-il.
Sara Zouré, gérante de kiosque, pense que « si le choix a porté sur sa personne, ce n’est pas un hasard. C’est parce qu’il a de la compétence en gestion, mais comme on ne le connait pas, on attend de le voir à l’œuvre. »
Ibrahim Maïga, fonctionnaire au Ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation (MENA), souligne qu’« il est venu d’autres horizons, la tâche sera difficile pendant les 3 premières années, parce qu’il ne connait pas très bien les réalités du pays. Si on lui donne la liberté de travailler, il fera de grandes rénovations. Mais s’il ne fait pas attention, les politiciens vont le mouler à leurs intérêts. »
Étudiante en fin de cycle en économie de l’Université Joseph Ki Zerbo, Aimée Ouédraogo trouve que « c’est un économiste, tout comme notre ancien Premier ministre, Tertius Zongo qui, en son temps, a serré le niveau de vie. On espère que lui au moins ne fera pas pareil, car les économistes, comme le nom l’indique, ont tendance à économiser, donc à serrer. De toutes les façons, attendons de voir, car c’est tôt de dire quoi que ce soit. Il a tout le bagage intellectuel à sa disposition, il suffit de les appliquer pour rehausser l’économie du pays. »
Pour d’autres par contre c’est la personne qu’il faut pour rehausser l’économie du Burkina Faso, avec le ralentissement qu’a connu le secteur de l’économie durant la transition.
Stagiaire à la Société Nationale des Postes (SONAPOST), Kaboré Issouf soutient qu’« en tant que gestionnaire, je crois qu’il est capable d’apporter les mesures nécessaires à la croissance de l’économie du Burkina Faso. Il est en mesure d’équilibrer les grands agrégats macroéconomiques, l’équilibre intérieur et extérieur du pays, surtout promouvoir le commerce. »
Zongo Wendyam, fonctionnaire au Ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation (MENA), lui, dit que « je crois qu’il pourra rehausser l’économie du pays, du fait que c’est un économiste qui a fait le tour de certaines institutions financières. Mon inquiétude, c’est le fait qu’il n’a jamais géré un service au Burkina Faso. Toute son expérience a été à l’étranger. Je me demande s’il connaitra nos réalités. »
Selon Lingani Soumaïla, responsable syndical au niveau de la Fédération des syndicats de l’enseignement au Burkina Faso, « le nouveau ministre pourra amener un souffle nouveau dans notre pays, dans la mesure où c’est un économiste, qui est dans le monde des finances depuis longtemps. Le président Roch Kaboré lui-même est un responsable de la finance internationale, qui connait bien les banques. Ajouté à l’expérience d’un économiste comme premier ministre, je pense que l’Exécutif de notre pays pourra bien se porter. »
Emilienne Kaboré
