C'est au domicile familial que repose désormais, l'ancien député Dimfangodo Salifou Sawadogo. Fauché par la mort à l'âge de 57 ans, de suite de maladie, l'homme politique a eu droit aux
honneurs dus à son rang, à son engagement politique et
surtout, pour le service rendu à la nation. En effet, la cérémonie d'inhumation a été l'occasion pour ses camarades politiques de traduire à l'assistance, la valeur et l'engagement de l'homme.
Selon Assimi Kouanda, secrétaire exécutif du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), parti politique dont le défunt est membre fondateur, c'est une famille politique
bouleversée que Dim Salif
laisse, avec sa disparition. « Ta vie militante a été marquée par une fidélité absolue aux idéaux de ton parti et à tes convictions politiques forgées depuis ta jeunesse et qui ont fait de toi un grand homme politique », a relevé le secrétaire exécutif. Cet engagement militant lui confère une confiance mainte fois renouvelée du CDP, à son endroit. En témoignent les hautes fonctions qu'il a occupées dans les instances décisionnelles du parti (membre du bureau exécutif national, conseiller politique national), de l'appareil d'Etat (inspecteur général du contrôle immobilier à la Présidence du Faso) et à l'Assemblée nationale
(président du groupe parlementaire CDP).
Le Congrès pour la démocratie et le progrès reste aussi reconnaissant à l'illustre disparu pour sa contribution inestimable à l'élargissement de sa base sociale. Ce qui fait dire à M. Kouanda : « En tant que compagnons de lutte, la ferveur de ton engagement, ta témérité et ton militant dévouement resteront source d'inspiration pour chacun de nous. Ton honneur réside dans la double exigence que constituaient à tes yeux, la fidélité à tes convictions et la sincérité dans l'action ».
Les mérites de Dim Salif ne sont pas seulement reconnus par son parti politique. La famille Sawadogo a aussi reçu, lors de ces obsèques, une lettre de compassion du président du Faso, Blaise Compaoré, lue et transmise par le député Zambendé Théodore Sawadogo. Dans ce message, le chef de l'Etat témoigne sa reconnaissance à l'homme. « Je rends hommage à ce grand homme connu pour la pertinence de ses idées, la profondeur de ses convictions et la force de son engagement qui resteront, au niveau national et au-delà, des exemples pour les acteurs de la vie sociopolitique, économique, culturel et sportive du Faso », a écrit le président Blaise Compaoré.
il a souhaité : « que le Miséricordieux puisse accueillir Salif Sawadogo en sa sainte et paisible demeure et lui accorder la meilleure rétribution de ses nombreuses actions au service de la nation et nous apporter réconfort dans cette rude épreuve ».
Avant d'être porté à sa dernière demeure, Dim Salif a été élevé au rang de Officier de l'Ordre national. Cette distinction a été remise par Mariam Diallo/Zoromé, gouverneur du Centre-Nord, région d'origine du défunt.
Boyavé Léopold YE
Boubié Gilbert BAZIE
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Témoignages de quelques personnes proches du défunt
Simon Compaoré, ancien maire de la ville de Ouagadougou :
« S'agissant de feu le camarade Dim Salif Sawadogo, on prendrait facilement des heures pour parler de lui ; tant sa contribution a été immense durant ces longues années qu'il a lutté à nos côtés pour l'avènement d'une société meilleure. Rien que sur l'aspect travail parlementaire, il a passé près de vingt ans à apporter une contribution consistante. Au niveau du parlement, certaines lois portent aussi ses empreintes, son apport indélébile. Au moment où il nous quitte, nous ne pouvons que lui dire merci pour son travail, son apport depuis l'avènement de la Révolution jusqu'au Front populaire. Il a été un militant très actif des Comités de défense de la Révolution (CDR). Et c'était quelqu'un qui n'avait pas peur de ses idées, et il les exprimait de manière ouverte et franche. C'est ça aussi, l'une des qualités qu'il laissera à la jeune génération, en plus de son engagement, le courage de ses idées et le fait qu'il n'a pas peur de les exprimer, de mener des combats contradictoires, toujours dans le souci d'apporter sa contribution. En tout cas, nous qui l'avons connu, qui avons travaillé avec lui, gardons un très bon souvenir : d'un militant dense, convaincu, politiquement conscient de ce qu'il voulait pour le Burkina Faso. Qu'il plaise à Dieu de le recevoir dans sa demeure.
Roch Marc Christian Kaboré, ancien président de l'Assemblée nationale :
« Permettez-moi d'abord de souligner que la disparition du camarade Dim Salif Sawadogo est une grande perte pour le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Il a toujours été une personne très active au niveau du parlement burkinabè. Comme vous le savez, il a été président du groupe parlementaire, ça veut dire qu'il a animé l'ensemble des députés du parti durant un certain nombre de législatures. Je dois dire qu'il a été toujours pertinent et engagé. Il a toujours contribué à améliorer les textes de loi que nous avons pu adopter au niveau de l'Assemblée nationale. C'est vrai que ces dernières années, cela n'a pas été possible, au regard de la dureté de la maladie et des difficultés qu'il éprouvait, il n'a pas pu, sous la dernière législature, contribuer de façon efficace. Vraiment, nous souhaitons que la terre du Burkina Faso lui soit légère.
Rasmata Sawadogo, fille unique du regretté :
« Papa était quelqu'un qui avait l'amour du travail, surtout du travail bien fait. Pour moi, c'est la meilleure personne que j'ai connue. Il reste un exemple pour moi et aussi pour beaucoup d'autres personnes, en tant que père, premièrement et citoyen. Je pense que toutes les personnes qui sont venues (aux obsèques) peuvent témoigner de ce qu'était l'homme et de ce qu'il a fait. Je dirai que papa n'est pas parti. C'est comme un de ses nombreux voyages, arrivé à bon port, il va appeler pour me dire qu'il est bien arrivé.
Propos recueillis par :
B.L. YE
B.G. BAZIE