Ce que l'on sait, c'est que quelques temps avant sa mort, Salifou Nébié était en compagnie d'un ami de longue date, en la personne de Germain Nama, directeur de publication du bimensuel L'Evènement. Ce dernier, interrogé par RFI relate: «Il était très jovial pendant toute la soirée. Rien ne laissait présager quelque chose. C'est en nous quittant d'ailleurs sur le chemin de son domicile que l'incident est arrivé». Dans un entretien qu'il a accordé à la télévision nationale du Burkina Faso au lendemain du drame, Wenceslas Ilboudo, le procureur général près la Cour d'appel évoque des traces de sang sur le corps. Ce que semble confirmer Germain Nama quand il affirme que le magistrat «avait le crane fracassé et des égratignures sur le corps, ce qui dénote des violences dont il a été l'objet», alors que son véhicule «était intact».
«Les premières constations de l'enquête n'écartent pas le caractère suspect de la mort de Monsieur Salifou Nébié», selon le procureur général près la Cour d'appel. Pour le directeur de publication de L'Evènement, le caractère suspect de cette mort ne fait pas de doute. «Je confirme effectivement que c'est très suspect parce que le juge Salif ne conduit pas la nuit. Et quand il me quittait, il était entendu qu'il irait à la maison. Or il y a eu entre temps des coups de fil qu'on lui a passés», témoigne t-il.
Alors que s'est-il passé entre la séparation des deux amis et le moment ou le corps a été découvert? Crime crapuleux comme il y en a presque tous les jours au Burkina ou assassinat savamment planifié? Seule l'enquête ouverte permettra de déterminer les circonstances précises de cette mort et éventuellement de rechercher le ou les auteurs en cas de crime.