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Nè Wendé quoi, quand je regarde comment les Burkinabè sont habillés aujourd’hui, j’ai honte
Nè Wendé quoi, quand je regarde comment les Burkinabè sont habillés aujourd'hui, j'ai honte: tous en maillots des clubs et des équipes nationales européens! Tchrrr, karissa! Lorsque, pendant les cérémonies officielles, les troupes culturelles sont ''sapées'' dans des maillots et sautillent devant les invités (souvent des étrangers) Nè Wend quoi, j'ai envie de rentrer sous la terre. Où est le Burkinabè de 1984, fière d'être un Homme intègre?
Aujourd'hui, les Chinois ont tout gâté. Faso Fani est fini, les femmes ne peuvent plus acheter les 'Véritable wax hollandais, les fancy, les wax ghanéens ou bien fancy de Côte d'Ivoire; toutes achètent des pagnes nylons chinois. Quand elles sont arrêtées, tout est dehors, puisqu'elles ne portent plus de jupons. Nè Wendé! Même le foulard liul-pendé-là, on le trouve en nylon.
Je sais que les gens vont dire que c'est parce que c'est moins cher qu'on achète. Masi c'est comme ça que ça ne dure pas aussi! Dans le temps, on disait des camelotes que c'est ''zampon'' pour dire que c'est sans valeur. De nos jours, tout est chinetoc. Nè Wendé! Quand ce n'est pas chinetoc, c'est au revoir l'Europe. On a porté leurs yougou-yougou fatiguer. Leurs slips, leurs mouchoirs, tout ça, on a utilisé. Y a des grandes dames, quand tu enlèves de en haut jusqu'en bas, tout est don kaflè. Bien vrai, y a des kaflè qu'on n'a pas portés; on appelle ça soldes. Mais y a d'autres, c'est tellement usé que tu sais qu'un vieux Blanc a trop pété là-dans. Nè Wendé!
On a fini aussi avec leurs frigos, leurs télés, leurs ordinateurs; maintenant, c'est leurs marmites, leurs casseroles, leurs cuisinières, leurs fourchettes, leurs verres qu'on utilise. Donc, nous, nous sommes devenus la poubelle des Blancs quoi? Quand là-bas c'est dépassé, ici c'est premier choix pour nous. C'est gâté? Nous, on peut réparer. C'est trop vieux? Nous, on peut lui redonner une seconde jeunesse. Habaaa! Y a quoi qui reste que nous, nous n'avons pas récupéré?! Oui, j'allais oublier: nous n'avons pas encore mangé leurs nourritures des poubelles. Mais à cette allure-là, ça ne va pas tarder à arriver. Nè Wendé!
Si l'on avait accepté le Faso dan Fani, le fameux FeDeFe sous la Révolution, peut-être nous serons aujourd'hui en train d'exporter mêmes des caleçons et des strings pur coton. Il faut demander à Jeanne Coulibaly voir, elle qui a occupé les fonctions de directrice de Faso dan fani, une société qui faisait la promotion de l'étoffe et du fil. La production cotonnière serait consommée au bonheur des cotonculteurs et de l'économie.