Mouvement d’humeur des GSP: pas d’arrêt sans signature des décrets

| 24.06.2016
Réagir
Mouvement d’humeur des GSP: pas d’arrêt sans signature des décrets
© DR / Autre Presse
Mouvement d’humeur des GSP: pas d’arrêt sans signature des décrets
Suite à l’adoption ce mercredi 22 juin 2016 de deux décrets par le gouvernement en Conseil des ministres portant régime indemnitaire et classement indiciaire de la Garde de sécurité pénitentiaire (GSP), une certaine opinion croyait à l’arrêt du mouvement d’humeur des éléments de ce corps paramilitaire enclenché depuis le 13 avril dernier.


Cela ne sera pas le cas, car selon Siaka Bayoulou, secrétaire général du Syndicat national des agents de la garde de sécurité pénitentiaire (SYNAGSP), le gouvernement n’a fait que réadopter les deux décrets. « Les décrets ne sont toujours pas signés comme nous l’avons demandé. Le mouvement d’humeur continuera jusqu’à ce que nous ayons les documents signés », a déclaré M. Bayoulou ce jeudi 23 juin 2016 à Ouagadougou.

En clair, pour les éléments GSP et leur responsables syndicaux, en adoptant une nouvelle fois les deux décrets en conseil des ministres hier, le gouvernement a voulu jouer dans le dilatoire en faisant croire à l’opinion publique que le problème a été résolu. Pour eux, ce qui faisait débat n’était pas la nouvelle adoption des décrets en question mais leur signature par l’autorité compétente.

« Nous avons été surpris que ces deux décrets soient à nouveau adopté par le gouvernement. Depuis le début de nos échanges, la réadoption n’a jamais été à l’ordre du jour (...). Les décrets avaient été adoptés en décembre 2015 par la Transition et au nom du principe de continuité de l’administration, il fallait maintenant aller à la signature» a expliqué le responsable du syndicat.

Depuis plus de deux mois, les GSP avaient suspendu sur l’ensemble du territoire, l’arrêt de l’extraction des détenus dans les établissements pénitenciers vers les palais de justice et de l’arrêt des déferrements des détenus des commissariats de police et de brigade de gendarmerie vers les maisons d’arrêts et de corrections.

Cette suspension entraine de facto la non-comparution des détenus devant les juridictions. Le lundi 20 juin dernier, des parents et proches de détenus avaient manifesté devant la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou pour exiger du gouvernement la satisfaction de la plateforme des GSP pour que leurs parents puissent connaitre leur sort.

Pour les GSP, leur mouvement a une répercussion certes sur les détenus mais « la balle est dans le camp de l’exécutif » car pour eux, pour des signatures, on n’a pas besoin de trainer les pas « Nous avons fait un effort pour que les détenus ne soient pas privés d’un certain nombre de droits tels les commissions d’applications des peines et les visites. Si le gouvernement arrive à signer les décrets d’ici demain, vous verrez que la situation va changer » a précisé M. Bayoulou qui rappelle que son ministre de tutelle à donner un délai d’une semaine pour les signatures.

Cependant, il a averti qu’au cas où les lignes ne bougeraient pas, il n’est pas écarté qu’en Assemblée générale, ses camarades décident de « réaménager ce qui avait été décidé dans le cadre de ce mouvement d’humeur ».

Dimitri Kaboré

Publicité Publicité

Commentaires

Publicité Publicité