Le premier point de vente visité par une des trois équipes de contrôle a été la station d'essence Bongout. Cette station d'essence, non loin du lycée Bafuji, est gérée par une jeune dame. Très vite, l'équipe technique s'est mise à la tâche. Cela a consisté à un prélèvement du carburant dans chacun des fûts pour apprécier la qualité et la mesure par rapport au prix. Le travail purement technique achevé, la gérante a été convoquée à la gendarmerie à 15h où elle devait s'y rendre munie des factures de livraison. L'équipe a ensuite mis le cap sur l'une des pionnières des stations à Gaoua ; la station Total qui jouxte le marché. Là, le gérant, Marcel Ilboudo, a fait savoir qu'il dispose de deux fûts de super et d'un fût de gasoil. Une fois encore, les contrôleurs se sont mis à la tâche. Dans l'échantillon de gasoil prélevé, l'on pouvait lire 664 F CFA pour le prix du litre. Et pour 1, 33 l prélevé, le prix est de 885 F CFA. Interrogé en fin de contrôle, le gérant s'est dit satisfait du travail qui a été mené car, selon lui, cela les incite à offrir des produits de bonne qualité aux clients. Nous avons ensuite quitté l'équipe de contrôle de la métrologie pour rejoindre une autre chargée du contrôle des prix dans une boutique qui faisait face à la même station. Là encore, après contrôle, le gérant de l'échoppe a été prié de passer à la brigade de gendarmerie avec les factures d'achats de certains produits. Le point de chute suivant a été une autre boutique mais cette fois, beaucoup plus grande.
Un gendarme très averti
Là encore, les contrôleurs ont passé au peigne fin les prix et la quantité des stocks des produits de grande consommation, notamment le riz, le sucre, la farine, l'huile. Puis un autre point de vente situé à environ cinq pas de la précédente boutique. Cette fois, c'est un qui s'exerce dans le commerce des matériaux de construction. A ce niveau, le propriétaire a indiqué que le ciment export CPJ 45 coûte 6 250 F CFA le sac, la tôle de 22 cm 3 000 F CFA et celle de 27 cm 3 750 F CFA. La quantité des produits stockés a également fait l'objet de contrôle. Le gendarme de l'équipe, visiblement tiqué par un magasin hermétiquement fermé, a attiré l'attention des contrôleurs sur la présence de ce magasin qui n'est pas à négliger. Renseignements pris, le vendeur des produits de construction a fait savoir que ledit magasin était la propriété du voisin. Lorsqu'il a été ouvert, l'on a constaté que c'est un grand magasin de stockage de marchandises appartenant à l'un des boutiquiers contrôlés précédemment. « C'est de la dissimulation de stock », nous a-t-on fait savoir. Le contrôle poursuivait son cours, pendant que les hommes de médias ont été invités à un point de presse à la salle de conférences du gouvernorat par rapport à ce contrôle. Le directeur régional de l'Industrie, du commerce et de l'artisanat des Cascades et du Sud-Ouest, Abraham Tapsoba, fera savoir que ce contrôle, qui s'inscrit en droite ligne des mesures prises par le gouvernement, vise à stimuler les meilleures pratiques et à sanctionner les mauvaises. S'agissant des commerçants convoqués à la brigade de gendarmerie, Marius Zoungrana, inspecteur régional des affaires économiques de Bobo, a expliqué que c'est dans le but d'examiner et d'analyser les factures d'achats en liaison avec les relevés effectués. C'est à l'issue de cela que les bonnes pratiques vont être félicitées et les mauvaises réprimées. En dehors de ces contrôles formels, Abraham Tapsoba a laissé entendre que « les consommateurs et les journalistes peuvent, à chaque fois que de besoin, interpeller les autorités compétentes sur certaines irrégularités des prix et des marchandises, notamment le non-affichage des prix ou encore les marchandises de qualité douteuse ».
Hompko Sylvestre KAMBOU (Correspondant)