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Maternité Sylla Sanon : Enfin fonctionnelle, mais pas encore d’accouchement

| 16.07.2014
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Maternité Sylla Sanon : Enfin fonctionnelle, mais pas encore d’accouchement
© DR / Autre Presse
Maternité Sylla Sanon : Enfin fonctionnelle, mais pas encore d’accouchement
Bientôt trois ans que la maternité Sylla Sanon ne fonctionne pas. La raison: le décès très controversé de la parturiente Sita Traoré le 1er septembre 2011. Saccagée et incendiée par les populations en colère, elle a été réhabilitée l'année suivante et devrait en principe s'ouvrir depuis septembre 2012. C'est finalement le 2 juin 2014 que les services, non de l'accouchement, mais plutôt des consultations «pré» et «post» natales ont repris. Nous y avons fait le constat hier mardi 15 juillet.

Des motos au parking devant la maternité Sylla Sanon vous annoncent à première vue que quelque chose se passe à l'intérieur. Il en est de même dans l'enceinte où quelques engins sont également stationnés sous un gros manguier. Un peu plus loin à l'intérieur des locaux, des femmes, la plupart enceinte, sont assises sur des bancs. «Elles sont venues pour des consultations prénatales», nous informe une accompagnante d'une des femmes enceinte. Pots en mains pour certaines, d'autres tenaient, elles, leurs carnetsde santé et autres bulletins d'examens. Chacune à son tour rentrait dans la salle pour être consultée par les agents de santé. Le constat, en clair, montre aisément que les portes de la maternité Sylla Sanon, longtemps fermées aux patients sont désormais rouvertes. En effet, selon les informations recueillies sur place, elle devait en principe s'ouvrir depuis le 28 mai dernier. C'est finalement le 2 juin 2014 que les services de Santé maternelle et infantile (SMI) du Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) de l'arrondissement n°7 a déménagé dans les locaux réfectionnés depuis plus de deux ans. «Nous ne faisons pas encore les accouchements», indique un agent. Les salles d'accouchements sont effectivement fermées. Pourquoi donc? A en croire le premier responsable des lieux, il y a un criard manque de personnel. Si fait que les services pour l'accouchement ne peuvent être encore repris. Pour l'heure, il n'y a que les consultations prénatales, postnatales, obstétricaux, la planification familiale et le programme transmission mère-enfant qui sont assurés. Et l'ambiance n'est pas des plus mauvaises entre les femmes et les agents de santé qui sont à leurs bons soins. Visiblement, l'affaire Sita Traoré semble être oubliée ou du moins qu'on y pense plus. Quant au service de l'Etat civil, il reste, lui aussi fermé. La demande et le besoin se manifestent pourtant, car sur les lieux, une femme, son fils en main est venue se renseigner. «Je voudrais établir l'acte de naissance de mon enfant. Aussi, je voudrais savoir de quel arrondissement relève ce service de l'Etat civil», demandait-elle à l'agent de santé, qui lui a naturellement fourni toutes les informations disponibles. Il faut noter que les travaux de la réhabilitation de la maternité Sylla Sanon ont coûté à la commune de Bobo-Dioulasso la somme de 24312856FCFA. Sita Traoré mère de 6 enfants avait 26 ans. Elle était à sa 9ème grossesse lorsqu'elle a trouvé la mort sur la table d'accouchement pendant le travail. Elle serait morte suite à une négligence d'une sage-femme et d'un agent itinéraire de santé (AIS) qui a écopé d'un licenciement et un emprisonnement de 6 mois ferme et la deuxième de 6 mois de prison avec sursis.

Bassératou KINDO

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