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MATDSI : Grogne des agents de l’administration

| 30.03.2016
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MATDSI : Grogne des agents de l’administration
© DR / Autre Presse
MATDSI : Grogne des agents de l’administration
Le Syndicat national du personnel de l’administration générale et l’Union nationale des administrateurs civils du Burkina Faso ont observé un sit-in devant le Ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure (MATDSI), le mardi 29 mars 2016. Et ce, pour exiger la prise en compte des préoccupations du personnel. Les agents demandent à être entendus et que les différents projets soient remis sur la table pour être examinés comme il se doit, afin de permettre de restaurer l’autorité de l’Etat.


Les agents du Ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure (MATDSI) ne sont pas du tout contents et l’ont fait savoir, à travers un sit-in. Selon le président de l’Union des administrateurs civils du Burkina Faso (UNABF), Hamidou Dipama, cette sortie est relative à trois préoccupations majeures. La première est la remise en cause de l’autorité de l’Etat qui prend des proportions inquiétantes. «Dans un Etat, lorsque la société se désagrège, tout le reste dégringole», a-t-il indiqué. Et il explique que des solutions ont été proposées au ministre pour faire face à cette situation. Mais à l’en croire, il leur est parvenu que le ministre n’avait pas encore le temps d’examiner ces questions qui sont relatives à l’administration du territoire. Pour Hamidou Dipama, c’est une source d’inquiétudes, parce que pour lui, «un ministre doit avoir la possibilité de gérer toutes les questions de son ministère».La deuxième préoccupation concerne la bonne gestion de l’administration. Les agents se disent choqués que ces inquiétudes ne fassent pas l’objet d’un examen sérieux. Pour eux, c’est parce qu’ils sont trop disciplinés, trop responsables que leurs préoccupations ne sont pas prises au sérieux. «Dans ce pays, on n’écoute pas ceux qui sont disciplinés, mais plutôt ceux qui font du bruit. C’est vrai que nous sommes disciplinés, mais il faut quand même que l’autorité accepte nous écouter, écouter nos préoccupations», a mentionné le président de l’UNABF. Enfin, la troisième raison concerne les textes élaborés qui attendent d’être adoptés, depuis longtemps. A entendre Hamidou Dipama, ces textes ont été élaborés depuis plus de deux ans, pour renforcer les capacités de l’administration du territoire. Une manière pour eux de contribuer à la résolution des problèmes que traverse le pays, ces derniers temps, avec des mouvements d’humeur, par-ci, par-là. Ces textes renferment la professionnalisation de l’administration du territoire, sa dépolitisation, le renforcement des capacités d’action de l’administration du territoire, des moyens juridiques des représentants de l’Etat et de la légitimité juridique et sociale des représentants de l’Etat. «Nous n’avons pas d’assurance sur l’évolution normale de ces textes, alors que nous sommes dans une situation d’urgence. Le pays a besoin de ces solutions-là», s’est indigné Hamidou Dipama. Avant d’ajouter que «le problème des Kogwéogo est la conséquence d’un problème que ces textes visent à corriger». Aussi, l’attitude du secrétaire d’Etat a été décriée par les agents. Selon les explications de Hamidou Dipama, au cours d’une rencontre avec le SG, ils ont exposé leurs préoccupations, mais ce dernier a fait savoir qu’il ne fera pas suivre leur dossier et qu’ils fassent ce qu’ils veulent. «Pour nous, ce n’est pas la bonne manière d’assurer le partenariat social. Il aurait pu trouver d‘autres réponses que de dire : faites ce que vous voulez», a-t-il laissé entendre. Suite à ces affirmations, les hommes des médias ont tenté de rentrer en contact avec un responsable du MATDSI pour donner sa version, mais en vain.

Tirer leçon du passé

Le secrétaire général du Syndicat national du personnel de l’administration générale (SYNAPAG), Alexis Dakuyo, quant à lui, déplore l’attitude des nouvelles autorités qui jusque-là, n’ont pas encore tiré leçon du passé. Il les invite à se référer à l’histoire pour mieux se ressourcer, afin d’éviter de tomber dans les mêmes dérives que le pouvoir déchu de Blaise Compaoré. «L’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 n’a pas encore servi de leçon à certaines de nos autorités. Ces textes sont là, depuis longtemps, sous l’ancien régime, la transition nous a tournés en bourrique. Nous pensions que nous étions à un renouveau démocratique et que les dérives passées allaient servir de leçon aux nouvelles autorités, mais hélas non», déplore-t-il. Ce sont entre autres, les raisons qui ont poussé le SYNAPAG et l’UNABF à sortir pour interpeller l’autorité. Mais, ils promettent dépasser à la vitesse supérieure, si leurs doléances ne sont pas prises en compte.

Pélagie OUEDRAOGO

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