Martyrs du soulèvement populaire: que justice soit rendue!

| 03.12.2014
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Martyrs du soulèvement populaire: que justice soit rendue!
© DR / Autre Presse
Martyrs du soulèvement populaire: que justice soit rendue!
Le Burkina Faso pleure toujours «ses enfants» arrachés brutalement à son affection lors de l'insurrection populaire survenue les 30 et 31 octobre derniers. Ces héros ont été fauchés par des balles assassines et barbares des dignitaires du régime déchu, aveuglés par la boulimie du pouvoir.


Ils sont tombés, les armes à la main pour que triomphent les idéaux de démocratie, de liberté, de dignité, d'honneur, d'intégrité, d'alternance, de justice, de bonne gouvernance. Ce combat noble a donné des résultats que les victimes n'auront malheureusement pas le temps de partager avec leurs camarades de lutte.

A l'occasion de leurs obsèques le 2 décembre à Ouagadougou, les populations sont sorties massivement pour saluer leur mémoire. De même, un vibrant hommage mérité a été rendu par le peuple à ses martyrs à travers plusieurs actes solennels: observation de 5 mn de silence en station débout et main dans la main, prières, recueillements, bénédictions, lectures de livres saints, etc.

Ces actes d'hommage empreints de forte émotion, de tristesse, de souvenirs ont été exécutés par une foule immense à la place de la Révolution et au cimetière municipal de Ouagadougou. Et derrière cette forte mobilisation du peuple autour des obsèques des martyrs de l'insurrection populaire, se cachent des messages clairs et nets. Les victimes ont sacrifié leur vie pour défendre une cause nationale juste et noble. Elles ont mené un combat qui a porté ses fruits qui seront profitables à toutes les générations. C'est pourquoi, les populations se sont mobilisées pour témoigner leur reconnaissance et profonde gratitude à leurs anciens compagnons de lutte.

En outre, le rappel des troupes sonné par le peuple constitue un signal fort. Le peuple a pris confiance et conscience de sa propre force à lutter pour faire valoir ses aspirations légitimes. De ce fait, plus rien ne sera comme avant. Aucune injustice ne saura tolérée par ce peuple mature qui maintiendra le cap de la lutte pour sauvegarder les acquis de la lutte dans le temps et dans l'espace.

Du reste, les manifestants ayant accompagné les dépouilles mortelles jusqu'à leur dernière demeure n'ont cessé de réclamer que justice soit faite. Cela est impératif. Les dignitaires du pouvoir de la 4eRépublique qui, par leur forfaiture de tentative de révision de l'article 37, ont entrainé la mort des Burkinabè, doivent répondre tôt ou tard de leurs actes.

En somme, justice doit être rendue aux victimes de l'insurrection de même qu'à celles qui, auparavant avaient été assassinées sous le règne du régime déchu. A ce propos, la promesse faite par les autorités de la Transition de faire bouger les grands dossiers au niveau de la justice doit être tenue. Toute chose qui permettra de réconcilier les Burkinabè et d'apaiser les cœurs meurtris des nombreuses familles éplorées. Vivement que ces familles endeuillées se consolent. Et comme l'écrivait le poète sénégalais, Birago Diop: «Les morts ne sont pas morts...».

Saïdou Zoromé

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