La sécurité présente sur les lieux, a dû faire usage de lacrymogènes pour disperser des producteurs qui voulaient investir la devanture de l'UNPCB pour, une fois encore, exiger le départ de Karim Traoré, l'actuel président. Selon Nimayé François Tani, le silence des autorités fait d'elles des complices de Karim Traoré. Et les récents actes posés par monsieur Traoré, les amènent à exiger son épart. « Karim Traoré a mis en place un bureau parallèle dans le Houet. Il a bloqué les comptes de notre Union et les gère selon son gré. Nous n'allons pas nous laisser faire car, il a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Malgré tout, les autorités ne disent rien... », confie François Tani. Fin 2014, des producteurs ont engagé une lutte pour demander le départ du président de leur faîtière. Plusieurs rencontres et marches de part et d'autre ont été organisées, qui pour exiger la démission du président, qui pour l'encourager à rester à son poste. Selon Doyé Zoubiéssé, une des têtes pensantes des frondeurs, ils resteront autour du siège de l'UNPCB le temps qu'il faut, jusqu'à ce que Karim Traoré libère les lieux. Au moment où nous traçions ces lignes, nous apprenions (d'une source proche des frondeurs) que les repas des manifestants ont été renversés dans un fossé, pour les contraindre à se disperser. Dans l'après-midi (autour de 17 heures), nous avons fait un tour sur les lieux : les frondeurs étaient tous partis et un véhicule de police était toujours sur place avec des éléments mobilisés. Est-ce par la force de la loi ou par consentement qu'ils ont libéré le plancher ? Ce qui est sûr, la réaction du ministère de tutelle, voire du gouvernement, est indispensable pour sauver la filière coton, qui est la base de l'économie au Faso. Et le plus tôt serait le mieux, car bientôt, commencera une nouvelle campagne de production du coton. Et sans directives dans cette situation, la campagne sera très difficile pour plusieurs producteurs qui sont désorientés à plus d'un titre.
Souro DAO