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Grève de la CCVC du 8 avril 2015 : « Nous nous battrons pour les préoccupations de nos populations quelle que soit la menace qui pèsera », Chrysogone Zougmoré

| 04.04.2015
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Grève de la CCVC du 8 avril 2015 : « Nous nous battrons pour les préoccupations de nos populations quelle que soit la menace qui pèsera », Chrysogone Zougmoré
© DR / Autre Presse
Grève de la CCVC du 8 avril 2015 : « Nous nous battrons pour les préoccupations de nos populations quelle que soit la menace qui pèsera », Chrysogone Zougmoré
Dans le cadre de sa lutte de protestation, la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l'impunité et pour les libertés (CCVC) a tenu une conférence de presse, le jeudi 2 avril 2015, à Ouagadougou. Le but a été de faire un zoom sur les préoccupations des populations et d'informer les hommes des médias d'un mot d'ordre de grève de 24h, le 8 avril 2015.


Face au mutisme du gouvernement par rapport aux préoccupations des populations consignées dans sa plate-forme revendicative minimale, la Coalition nationale de la lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l'impunité et pour les libertés (CCVC) entend surpasser le cap de simples déclarations en appelant à une grève nationale, le 8 avril 2015. A cet effet, une grève générale de 24h des travailleurs du public et du privé ainsi que des élèves et étudiants, un meeting, des marches meeting, assemblées générales, sit-in et bien d'autres formes de manifestation sont au menu. Ainsi, parlant de plate-forme revendicative minimale, elle porte sur une partie des mesures urgentes contre l'impunité et sur l'élargissement des libertés. A ce titre, la CCVC invite le gouvernement de la transition afin qu'un mandat d'arrêt international soit lancé contre Blaise Compaoré et François Compaoré et la mises aux arrêts de toutes les personnes impliquées dans les crimes de sang et de crimes économiques. Aussi, elle a souhaité que la vérité et la justice soient rendues pour les dossiers de Norbert Zongo, Thomas Sankara, Boukary Dabo, les martyrs de l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et de toutes les autres victimes de crimes de sang. En plus, le syndicat a demandé qu'un audit des opérations de lotissement, le jugement des auteurs de pillage du foncier, le retrait des parcelles « spoliées » et leur réattribution aux victimes et/ou aux citoyens dans le besoin soit fait. Outre ces points, la Coalition s'élève pour la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et le respect et l'élargissement des libertés individuelles et collectives. Au-delà de ses mesures urgentes, la Coalition nationale de la lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l'impunité et pour les libertés a inscrit également dans sa plate-forme un volet sur les mesures sociales contre la vie chère qui se répartit en neuf points. Relativement à ses doléances, la CCVC insiste, entre autres, sur la diminution significative des prix des hydrocarbures et des produits de grande nécessité tels le riz, l'huile, le savon, le sucre et le contrôle de la qualité et des prix des produits. Elle exige, par-là, la relecture de la grille salariale des agents de la fonction publique. Cette relecture concerne précisément la loi 013 portant régime juridique applicable aux employés et aux agents de la fonction publique, la loi 027, portant régime applicable aux agents des collectivités territoriales et de la loi 028, portant code du travail. Dans la même dynamique, le syndicat a réclamé la relecture consensuelle de l'arrêté conjoint n°2013-195/MEF/MFTPSS du 30 mai 2013, portant procédures de traitement et modalités de liquidation de la retenue pour fait de grève.

Indignation du syndicat par rapport aux agissements du gouvernement de la transition

Selon le premier vice-président de la CCVC, Chrysogone Zougmoré et ses camarades d'autres organisations syndicales, la grève nationale du 8 avril s'inscrit dans la non-satisfaction de leur plate-forme. De ce fait, il appelle le gouvernement de la transition à traduire la formule « plus rien ne sera comme avant » en actes concrets. « Au grand dam de celles et de ceux qui avaient misé sur la bonne foi des dirigeants de la transition, plus de quatre mois après la mise en place des organes de ladite transition, tout semble être malheureusement comme avant », a déclaré le premier vice-président. Au cours des échanges avec la presse, le syndicat, à travers Chrysogone Zougmoré, entend poursuivre la lutte si toutefois le gouvernement persiste dans son silence. De même, Zougmoré et ses camarades ont réagi face à la déclaration du Premier ministre, Yacouba Isaac Zida sur les grèves et manifestations à répétition. « Nous pensons que Zida menace ceux-là qui l'ont mis là où il se trouve. C'est révoltant, voire insultant pour le peuple burkinabè. Pour la mémoire des victimes de l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Au lieu de s'occuper des problèmes qui les assaillent, ils veulent lancer des menaces contre le peuple », a indiqué Chrysogone Zougmoré. Le Secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGT-B), Bassolma Bazié, de renchérir : « Quand une autorité veut que l'on le respecte, il faut qu'elle soit un modèle. Dans un Etat qui se respecte il faut qu'il réponde à ses engagements vis-à-vis de son peuple ». Avant de prendre congé de ses invités, le Vice-président Zougmoré lance, au nom du syndicat : « Nous nous battrons pour les préoccupations de nos populations quelle que soit la menace qui pèsera ».

Par Lawakila Rodrigue KABARI

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