Sit-in au ministère de la femme : Le ras-le-bol des travailleurs de l’action sociale

| 16.06.2016
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Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© DR / Autre Presse
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Le Syndicat des travailleurs de l’action sociale (SYNTAS) s’est mobilisé ce mercredi, de 8h à 11H, lors d’un sit-in aux portes du ministère de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille. Le sort des travailleurs des ex-garderies populaires et la nomination d’enseignants et d’administrateurs à des postes techniques étaient au cœur de leurs revendications.


La plupart des manifestants ont fait le déplacement pour soutenir le personnel des ex-garderies populaires qui œuvrent dans les écoles maternelles. Ces fonctionnaires travaillent depuis 31 ans mais restent pourtant sans statut. La lettre de protestation adressée à la ministre en charge des Affaires sociales déplore : «Ce personnel est martyrisé, traité comme des moins que rien alors qu’il travaille pour le bien-être des enfants du peuple. Leur courage et leur sacrifice méritent d’être reconnus et vénérés ; mais, votre administration, au lieu de s’appesantir sur le traitement de leur dossier, leur sert plutôt un couvert de pressions et d’intimidations dans le seul dessein de les faire taire et de les vassaliser». En2013, le SYNTAS pousse le comité interministériel à se pencher sur la question. Un an plus tard, les conclusions de ce même comité tombent en faveur des travailleurs. Depuis, l’affaire demeure en suspens bien que le médiateur du Faso ait reconnu leur statut.«Le comité avait énoncé des pistes bien claires pour la constitution de la carrière de ces travailleurs mais rien n’est fait, le dossier ne bouge pas» selon Jean-Baptiste Badolo, coordinateur régional du SYNTAS.

Au bas des marches du ministère, d’autres manifestants condamnent la nomination des professeurs des collèges et lycées à la direction de postes-clefs qui nécessitent une formation technique. «Prenez le secrétariat permanent contre la pratique de l’excision par exemple. On a nommé des enseignants à ces postes. Nous exigeons l’annulation pure et simple de ces manœuvres clientélistes. Pire encore, au dernier conseil des ministres de vendredi, on a nommé des administrateurs civils à l’inspection générale des services. Cela pose fondamentalement problème»,dit, indigné, monsieur Badolo. De ce fait, les nominations de Mme Badolo Kando, professeur d’histoire-géographie, comme secrétaire permanente du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision, de MonsieurBakouan,nouveausecrétairepermanentduConseilnationaldesecoursd’urgence,de Mme Ouédraogo/Traoré, administrateur civil, à la Direction générale de l’Autonomisation économique de la femme et de Mme Ouédraogo, professeur, au poste de Directrice régionale de la femme, de la solidarité nationale et de la famille du Nord ont été contestées.

L’alliance CGT-B/SYNTAS s’est attelée à la mise en page d’un dossier regroupant les doléances de chacun. Remis à la ministre il y a 5 mois, il reste jusqu’ici sans réponse. Aujourd’hui, ils réclament que leurs réclamations soient analysées. La lettre remise à la ministre ce mercredi se concluait par un avertissement : «Ravisez-vous, autrement, l’histoire écrira que sous votre conduite, le ministère a été souillé de la plus honteuse, de la plus abjecte des taches».

Margot MEPHON (stagiaire)

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