SACCAGE DU COMMISSARIAT DE POLICE DE DIAPAGA : Le film des évènements

| 11.07.2013
Réagir
SACCAGE DU COMMISSARIAT DE POLICE DE DIAPAGA : Le film des évènements
© DR / Autre Presse
SACCAGE DU COMMISSARIAT DE POLICE DE DIAPAGA : Le film des évènements
Le samedi 6 juillet 2013, des manifestants de Logobou ont incendié le commissariat de police de Diapaga suite à l'arrestation de deux présumés bandits. Le gouverneur de la région de l'Est, Bertin Somda, le directeur régional de la police nationale, Franck Elvis Compaoré et les responsables de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) ont rencontré les journalistes, le mardi 9 juillet 2013 à Fada N'Gourma, pour situer l'opinion nationale sur les faits.
Logobou est une localité située à environ 290 Km de Fada N'Gourma et à 70 Km de Diapaga, dans la région de l'Est. Le samedi 6 juillet 2013, cette commune a été l'épicentre d'une manifestation d'humeur de la population qui réclamait à la police, deux présumés délinquants détenus dans ses locaux. La manifestation a dégénéré et la suite a été l'incendie du commissariat de police de Diapaga. Pour situer l'opinion nationale sur les faits, le gouverneur de la région de l'Est, Bertin Somda et le Directeur régional de la police nationale (DRPN), Franck Elvis Compaoré, accompagnés des responsables de la CRS, ont animé un point de presse, le mardi 9 juillet 2013, dans l'enceinte du gouvernorat de Fada.

Selon les faits relatés par le directeur régional de la police, tout a commencé le samedi 6 juillet vers 2 heures du matin lorsque ses éléments en poste au commissariat de police de Logobou ont été informés qu'une famille était en train d'être agressée. Ceux-ci se sont rendus immédiatement sur les lieux. A leur arrivée dans la cour indiquée, les quatre présumés délinquants avaient fini d'opérer et pris la poudre d'escampette.
Le bilan de leur forfait fait état de deux morts (un homme de 30 ans et une femme), deux blessés (une femme de 35 ans et une jeune fille de 18 ans), la somme de 26 000 F CFA et un fusil de chasse emportés. Les éléments de la police se sont mis alors à leur poursuite et ont pu interpeler deux d'entre eux, qu'ils ont gardés au commissariat de Logobou. Ils avaient à leur possession trois fusils de chasse calibre 12 (dont celui du chef de la famille agressée), 13 cartouches de calibre 12, une moto, sept munitions de révolver, deux tenues type militaire et deux cagoules.

Cela ne sera plus tolérés

Ayant appris la nouvelle, une masse de population s'est rendue au commissariat pour réclamer les interpellés, afin de les lyncher. Devant la situation qui devenait de plus en plus difficile à gérer, le directeur provincial de la police de la Tapoa a instruit de transférer les présumés bandits au commissariat de Diapaga. Ce qui a été fait.
Mais c'était sans compter avec la détermination de la population à en découdre avec eux. C'est ainsi qu'un grand nombre de manifestants ont suivi, à moto jusqu'à Diapaga, pour poursuivre leur requête. Le directeur régional de la police a instruit en ce moment l'acheminement des interpellés à la Maison d'arrêt de la même ville. N'ayant pas su que les présumés bandits n'étaient plus dans les locaux du commissariat, la population s'est mise à casser portes et fenêtres du bâtiment avant d'y mettre le feu. Les forces de l'ordre ont juste eu le temps de faire sortir les armes et les registres de service.
Il a fallu l'arrivée de la CRS de Fada pour disperser les manifestants à coups de gaz lacrymogène et sécuriser les édifices tels le haut-commissariat, le domicile du directeur provincial de la police et la Maison d'arrêt qui étaient aussi dans le viseur de la population en furie. Aux dires du directeur régional de la police, 16 personnes impliquées dans la manifestation ont été interpellées et conduites à Fada. Elles seront, a-t-il précisé, auditionnées et remises au procureur de Diapaga qui se chargera de la suite de l'affaire.
Le gouverneur qui dit s'inquiéter de la situation de l'incivisme et des actes de vindicte populaires dans la région a tenu, pour sa part, à mettre en garde la population. En effet, il a fait savoir que désormais, toute manifestation de ce genre ne sera plus tolérée et les meneurs répondront de leurs actes, conformément à la loi.

Daniel ZONGO

Publicité Publicité

Commentaires

Publicité Publicité