PSUT : Les bénéficiaires réclament l’intégralité de leurs sous

| 18.05.2016
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Olivier Sawadogo - Coordonnateur national du Programme socioeconomique d’urgence de la transition (PSUT)
© DR / Autre Presse
Olivier Sawadogo - Coordonnateur national du Programme socioeconomique d’urgence de la transition (PSUT)
Les bénéficiaires du Programme socioéconomique d’urgence de la transition (PSUT) ont organisé un sit-in devant le premier ministère, le mardi 17 mai 2016. Et ce, pour remettre leur plate-forme revendicative et réclamer la totalité des ressources financières destinées aux différents fonds pour le financement de leurs projets.


«L’Etat en 2015 = l’Etat en 2016 ; oui, nous avons confiance en notre Etat, autorités, on vous regarde ; le «oui» à la reprise du processus, le «oui» des femmes et de la jeunesse, c’est aussi, des actes, non dans les discours seulement ; nos projets ont été acceptés, il ne reste que le décaissement ; PSUT, on en a marre !!!». Ce sont entre autres, les slogans que scandaient les bénéficiaires du Programme socioéconomique d’urgence de la transition (PSUT), devant le Premier ministère, le mardi 17 mai 2016. Ces derniers inquiets du sort qui leur sera réservé et ne sachant plus à quel saint se vouer, car le programme s’achève à la fin de ce mois, ont pris d’assaut le premier ministère. En effet, selon les explications de Achille Bruno Kinda, un diplômé entrepreneur, toutes les phases pour la sélection définitive de leurs projets ont été suivies, de bout en bout et ce, depuis septembre 2015, jusqu'à la sortie officielle, le 20 novembre 2015. Et c’est face au silence des autorités concernées que la coalition a effectué un certain nombre de démarches auprès du CGA, du FBDES et du PSUT, pour s’enquérir de leur situation. «A tous les niveaux, elle a été rassurée que les financements de nos projets étaient acquis», a expliqué Achille Kindo. Mais sur les 3 455 personnes, très peu ont reçu le financement. «Sur 200 jeunes du guichet FBDES, seulement 14 ont reçu 70% du budget d’investissement de leur projet, avant le départ des autorités de la transition. Ces derniers sont aujourd’hui, dans l’impasse d’un investissement inachevé et le paiement des échéanciers de remboursement a commencé à courir, depuis janvier 2016», fait-il savoir. Au regard de tout cela, les jeunes bénéficiaires ont invité les autorités à mettre à la disposition des différents fonds, l’intégralité des ressources financières pour le financement de leurs projets. Aussi demandent-ils la reprise dans les meilleurs délais, des procédures de finalisation des accords de prêt et la diligence dans le traitement des dossiers pour une mise en œuvre effective des différents projets. Le Premier ministre étant absent du pays, c’est son conseiller spécial, Jules Tapsoba, qui a reçu la délégation des bénéficiaires du PSUT. Et selon son porte-parole, Sibiri Ouattara, le conseiller Jules Tapsoba, et deux autres personnes les ont rassurés qu’ils vont rendre compte au Premier ministre. «En ce qui concerne le retard, les conseillers ont expliqué que c’est parce que le budget a été révisé que cela a pris un peu de temps, mais de patienter que nous serons pris en compte», mentionne Sibiri Ouattara. Après son entretenue avec les conseillers du PM, Sibiri Ouattara se dit confiant que tout rentrera dans l’ordre, d’ici à là. En rappel, le PSUT est né de la volonté politique des autorités de la transition de répondre aux nombreuses sollicitations de la jeunesse. Ainsi, des ressources financières ont été mises en place pour assurer le financement de projets au niveau des différents fonds (Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES), Fonds d’appui à la promotion de l’emploi (FAPE), Fonds d’appui au secteur informel (FASI), Fonds d’appui aux initiatives des jeunes (FAIJ).

Pélagie OUEDRAOGO
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Deux jeunes parlent de leur projet

Achille Bruno Kinda, fraîchement diplômé : «Nous sommes inquiets»

Mon entreprise traite de l’évènementiel, à savoir le service traiteur, la décoration et la location de matériel pour les cérémonies. En tant que jeunes entrepreneurs, nous avons la sensation que l’Etat se bouche les oreilles face à nos revendications. Présentement, nous sommes désespérés. L’Etat nous tient en haleine depuis octobre, lorsqu’une formation à l’entreprenariat nous a été dispensée. Formation à la suite de laquelle nous étions censés entrer en possession des fonds promis, et accéder aux prêts. Au lieu de cela, on nous a répété qu’il fallait attendre. En décembre, nous avons écrit une lettre directement adressée au Premier ministre, mais silence radio. Huit mois après, rien n’a changé. Dernièrement, le Président Roch Kaboré lui-même a promis au peuple que le PSUT deviendrait une réalité, or le gouvernement avance désormais, que le PSUT sera clos à la fin du mois pour laisser place à un nouveau programme. Cela nous inquiète vraiment.

Mustapha Ouédraogo, ingénieur en génie civil : «Tout le monde ne peut pas travailler dans la fonction publique»

Je souhaite me lancer dans la construction de bâtiments à bas prix. L’entreprenariat privé dynamiserait l’économie de la nation. L’Etat doit écouter les jeunes entrepreneurs. Aujourd’hui, un des rares débouchés pour un jeune diplômé, c’est un des concours de la fonction publique. Nous avons fait le choix d’être entrepreneurs, nous croyons en nos projets, et nous comptons bien les porter jusqu’au bout. L’administration doit comprendre que tout le monde ne peut et ne veut pas travailler dans la fonction publique. Si tous les Burkinabè détenteurs du Bac, travaillaient pour l’Etat, ça rimerait à quoi ? A rien.

Margot Mephon

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