Les travailleurs de la commune avaient déjà observé un sit-in du 5 au 7 mai dernier. Comme en écho à cette manifestation, le Conseil des ministres du 7 mai a adopté un décret portant relèvement des indemnités de logement et de sujétion des responsables et des agents des collectivités territoriales, pour compter du 1er juillet 2013. Près de 600 millions de francs CFA ont ainsi été déboursés dans le cadre de cette mesure. L'adoption de ce décret vise, selon le gouvernement, à améliorer les conditions de vie et de travail des agents des collectivités territoriales.
Chose qui ne satisfait pas les attentes de ces derniers selon Justin Palé, secrétaire général Syntraco. « Ce n'est que le deuxième volet de nos revendications qui a été satisfait en compte en partie », indique-t-il. Par ailleurs, Justin Palé fustige le mutisme du gouvernement sur la question liée à la satisfaction entière de leur plate forme revendicative. Toutefois, il reconnait avoir eu une rencontre avec le maire Marin Ilboudo qui leur demande de prendre en compte les préjudices que la grève peut porter aux usagers. N'empêche, «nous ne pouvons plus reculer face au mutisme du gouvernement et si rien n'est fait, nous nous retrouverons avec la base pour redéfinir la stratégie à adopter», martèle-t-il.
Tous regroupés dans l'enceinte de la Bourse du travail de Ouagadougou, syndiqués et responsables syndicaux comptent partager quelques éléments de textes portant sur les droits et devoirs des travailleurs de la commune pendant les trois jours que vont durer la grève. «Nous n'avons eu aucune rencontre avec le ministre, si ce n'est une rencontre avec le maire qui dit être ouvert au dialogue», affirment les grévistes.
Le maire déclare son impuissance
Du côté des autorités communales, si l'on reconnait la pertinence des revendications des travailleurs, on affirme qu'en réalité, la mairie ne peut que jouer le rôle de plaidoyer, d'autant plus que la plateforme revendicative a été adressée au ministère en charge de l'Administration territoriale. Le maire Marin Ilboudo, que nous avons rencontré dans son bureau ce lundi, dit être «entre le marteau et l'enclume». Il assure avoir fait ce qui lui revient, à savoir « interpeller l'autorité de tutelle sur l'importance de la question ». Mais « face à la réalité, je n'y peux rien », confesse-t-il. Par ailleurs, il dit avoir pris des dispositions afin d'assurer le service minimum.
Rappelons que la plateforme revendicative porte sur six points dont: la révision de la grille salariale et indemnitaire, la relecture des textes pour permettre le reversement de tous les agents des collectivités territoriales à la Caisse autonome de retraite des fonctionnaires ou à la Caisse nationale de sécurité sociale, l'enraiement de la disparité qui existe entre agents des collectivités et agents de l'Etat, la prise en compte des agents des collectivités dans l'élaboration des textes les concernant.