Ouagadougou : Des bouchers prennent d'assaut le commissariat central

| 26.03.2015
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Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© DR / Autre Presse
Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
Le commissariat central de la ville de Ouagadougou a été envahi, ce mercredi 25 mars 2015, par un groupe de bouchers en colère. La principale raison de cette manifestation serait la détention sans preuve, depuis le 23 mars dernier, d'un jeune boucher pour une histoire de portables volés.

 

Il était quasiment impossible de franchir le portail du commissariat central de Ouagadougou, de circuler dans les ruelles, voire aux alentours, ce 25 mars 2015. Et pour cause, un groupe de bouchers, venus du grand marché et de «Zabré daaga»,ont pris d'assaut les locaux de la police, afin d'exiger la libération d'un des leurs, détenu depuis le 23 mars, par les forces de l'ordre, pour une histoire de portables volés. «Nous sommes en colère ce matin, car la police détient un des nôtres, depuis lundi, pour une histoire de portables volés», affirme Abdoul Karim Bagahan, boucher au grand marché de Ouagadougou. Toujours selon lui, le nommé Issouf Guigma, car c'est de lui qu'il s'agit, a été interpellé par un individu, alors qu'il était chez un réparateur de motos, lui disant qu'il était celui qui, quelques jours auparavant, a eu à lui dérober ses téléphones portables. Ainsi, face à cette accusation et pour montrer sa bonne foi, Issouf Guigma accepta de suivre le vendeur de portables au commissariat où il sera arrêté. «Depuis l'arrestation du jeune homme jusqu'à maintenant, nous avons eu à faire plusieurs délégations pour essayer de comprendre tout d'abord, ce qui se passe et pour qu'on relâche l'accusé, car nous le connaissons et c'est une personne de bonne moralité», assène toujours, M. Bagahan et d'autres manifestants de poursuivre qu'ils ne bougeront pas, tant que leur camarade ne sera pas relâché.

Tout en protestant, ils ont commencé à barricader les rues menant au commissariat avec des blocs de pierres et des tables. «Nous serons bientôt rejoints par un autre groupe venant des marchés de Gounghin, de Larlé et de Tampouy, etc.», lance un des manifestants. Après au moins une heure de temps, le commissaire central, Alexandre Darga, fit une apparition, dans le but de s'entretenir avec les manifestants. «Je vous demande de vous calmer, car actuellement, l'enquête suit son cours et manifester ainsi, ne fera qu'empirer le cas de votre camarade, même s'il est innocent, laissez-nous faire notre boulot en bonne et due forme», lance le commissaire. Paroles accueillies avec mécontentement par les manifestants qui exigent que l'accusé soit libéré, tout en poursuivant l'enquête. «Vous connaissez chez lui et en plus de cela, nous nous portons garants», réplique un commerçant. Pour le commissaire central que nous avons eu à approcher, tout juste après son appel au calme, effectivement, il y a une affaire en cours au commissariat dans laquelle est impliqué un boucher qui serait passé à la boutique d'un vendeur de téléphones portables, prétextant qu'une dame travaillant à l'OMS, voudrait acheter des portables de marque. Ainsi, les deux concernés se seraient remorqués pour aller présenter les téléphones à la soi-disante dame. Arrivé, l'accusé aurait profité d'une inattention du vendeur pour disparaître avec les téléphones. Et c'est l'ayant reconnu chez un réparateur de cyclomoteurs, non loin de sa boutique, qu'il l'a obligé à venir avec lui au commissariat.«L'enquête est déjà close et j'ai donné des instructions et il est maintenant question de saisir les procès-verbaux et de les faire signer par les 2 parties pour ensuite, donner une suite judiciaire à l'affaire», déclare Alexandre Darga. Et de poursuivre qu'une décision avait été même prise en faveur de l'accusé, mais vu l'état des choses, nous ne pouvons pas céder à la pression des manifestants, car cela serait encourager ces genres de manifestations.

Larissa KABORE

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