Arrestations et courses-poursuites, c'est la scène qu'il a été donné de voir lors de la marche contre la modification du code électoral à Bobo-Dioulasso. La Compagnie républicaine de sécurité n'a pas permis aux manifestants d'arriver au gouvernorat où une déclaration devait être remise. La CRS a gazé la centaine de manifestants. Selon un des leaders, Kébé Bengaly, ce sont cinq des leurs qui ont été arrêtés. La révision du code électoral, a-t-il dit, n'est pas inclusive parce qu'écartant les partis qui ont soutenu la modification de l'article 37 de la Constitution. Pour lui, l'article 25 de la Charte africaine de la démocratie ne peut pas être évoqué pour exclure d'autres Burkinabè des élections. Au nom de la paix et de la cohésion sociale, M. Bengaly soutient que tout le monde doit prendre part aux élections. « La démocratie est en train de prendre un coup dans ce pays. Il n'y a pas celui-là qui n'a pas travaillé sous le régime Compaoré. Quand Blaise Compaoré est parti, nous étions convaincus que tous les Burkinabè étaient égaux et que nous sommes tous libres de participer aux élections comme le dit la Constitution. Nous n'avons pas à tripatouiller notre Constitution et notre Charte », a-t-il fait comprendre avant de renchérir que:«La paix au Burkina Faso nous tient tous à cœur. Nous pensons que l'heure n'est plus à l'exclusion au Burkina Faso. Je pense que nous devons nous mettre ensemble pour construire ce beau pays». A la question de savoir s'il n'y a pas de main politique derrière ce groupe, M. Bengaly a répondu par la négative: «Nous sommes un regroupement de jeunes leaders de patriotes. Nous ne sommes pas des politiciens, mais nous avons notre mot à dire», a-t-il signifié.

Rabalyan Paul OUEDRAOGO