Ils ont abandonné bureaux et services le 25 août dernier pour se retrouver au Centre national d’éducation ouvrière. C’est autour du thé, des jeux de cartes et de scrabble que les débats se menaient, accompagnés de musique et d’applaudissements. Eux, ce sont les membres du SYNAFI. C’est la manière qu’ils ont trouvée pour signifier leur mécontentement et exiger des responsables de leur département, la satisfaction de leur plateforme revendicative qui est l’application du protocole d’accord signé en 2011 avec le gouvernement d’alors et dont le principal point est le problème du fonds commun. C’est le Secrétaire général du SYNAFI, Mohamed Savadogo, qui a donné de la voix lors de cette grève. Selon lui, le problème de fonds commun est une affaire interne qui ne concerne que le bureau des finances et les financiers. Donc, il serait mieux que les uns et les autres arrêtent de dire que notre revendication est illégale. Car, a-t-il renchéri, on entend des individus dire que nous sommes des plaisantins et que notre revendication n’est pas fondée. Il a laissé entendre que cette grève qui va durer 72h ne concerne que les financiers. « Après cette grève de trois jours, si le gouvernement ne réagit pas, nous organiserons une Assemblée générale et à l’issue de cela, nous prendrons une décision finale » a-t-il dit. Le SG a aussi révélé qu’après leur dernière conférence de presse informant de la tenue des sit-in et des grèves, les autorités les ont rencontrés en leur signifiant que le Conseil national de la Transition (CNT) s’est saisi du dossier. Mais celui-ci attend d’auditionner le MEF. « Le ministre nous a rencontrés la semaine dernière, et nous sommes confiants », a-t-il laissé entendre. Et d’ajouter qu’une fois le ministre auditionné, les députés prendront leur responsabilité vis-à-vis du gouvernement, pour qu’une solution soit trouvée à leur revendication. A la question de savoir pourquoi le SYNAFI n’a pas attendu la fin de l’audition par le CNT du ministre des Finances avant de tenir la grève, Mohamed Savadogo a répondu que leur grève est une suite logique et entre dans le cadre de leurs différents points de revendications. Selon lui, cette grève était déjà à l’ordre du jour depuis la tenue de leur dernière conférence de presse le 10 août dernier. Il a conclu en réaffirmant que presque tous les agents des autres ministères bénéficient du fonds commun au détriment des financiers du MEF.
Valérie TIANHOUN