Meeting anti-RSP : « Il y a encore des ordures qui trainent, ...il faut balayer »

| 08.02.2015
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Meeting anti-RSP : « Il y a encore des ordures qui trainent, ...il faut balayer »
© DR / Autre Presse
Meeting anti-RSP : « Il y a encore des ordures qui trainent, ...il faut balayer »
L'appel lancé par les Organisations de la société civile (OSC) à sortir massivement pour dire « non » au régiment de sécurité présidentielle a été entendu par nombre de jeunes de la capitale. Encore vide vers 8h, heure initiale de la tenue du meeting, la place de la « révolution » a, aux temps forts de cette rencontre reçu un grand monde épris de liberté et de justice. Tour à tour, des artistes et autres activistes de la société civile sont passés livrer des messages forts, et tous, dans le même esprit de la non confiscation du pouvoir par le RSP.

 

Régiment d' « insécurité » présidentielle, c'est ainsi que le corps d'élite chargé d'assurer la garde du président du Faso, a été rebaptisé au cours du meeting de la coordination des OSC en ce matin du samedi 7 février 2015. Solidaires de la transition (l'avaient-ils déclaré) les partis politiques de l'ex chef de file de l'opposition politique n'ont pas marchandé leur présence pour marquer une fois de plus leur soutien au bon déroulement de la transition. « Abat le RSP », « le RSP est un ennemi du peuple », tels sont entre autres les slogans qu'on pouvait entendre ce matin à la place de la « révolution ». Quand l'heure est venue de prendre la parole, c'était à Martine Guébré d'ouvrir le bal en ces termes : « le peuple burkinabè a décidé de libérer son pays définitivement ». Elle a poursuivi en donnant la raison même de ce rassemblement, autrement, rappeler au RSP qu'il doit faire preuve de responsabilité et arrêter ses actes d'intimidation et de chantage. Le premier responsable du Collectif anti referendum, Hervé OUATTARA est venu à sa suite et a affirmé que la mobilisation des 30 et 31 octobre dernier n'était qu'un avertissement. Pour lui, la sortie d'aujourd'hui vient démontrer qu'ils sont prêts à « découdre avec ceux qui pensent qu'ils ont le monopole de la violence ». Il a rappelé que désormais, ils resteront en veille jusqu'au jour de la passation du témoin par Michel KAFANDO. Un avertissement a été adressé à ceux qui « menacent la stabilité de notre pays ».

"il faut balayer"

C'est en grand orateur et connaisseur du droit que le Pr Luc Marius IBRIGA a lancé un message qui vient galvaniser ceux qui ont effectué le déplacement ce matin. « Il y a encore des ordures qui trainent, il faut balayer ». En ces termes, IBRIGA semble s'allier au mouvement « balai citoyen ». Qu'à cela ne tienne, il estime que c'est le peuple qui a chassé Blaise COMPAORE et non le RSP. Il continue son argumentaire en disant que ce régiment vivait avec Blaise COMPAORE, « s'ils voulaient le pouvoir, pourquoi n'ont-ils pas fait un coup d'Etat, le pouvoir appartient au peuple ». Il a réitéré son désir pour l'application ferme de la loi qui devra aboutir à l'éligibilité pendant 5 ans des dignitaires du régime COMPAORE et à la dissolution du RSP. Artiste engagé depuis longtemps dans la lutte pour la liberté, Serge BAMBARA, plus connu sous le pseudonyme de Smockey a dans son propos fustigé le dialogue inclusif, qui selon lui a permis aux « restes » du régime déchu de continuer à semer de la « merde ».

....Et Blaise Compaoré ?

Saidou OUEDRAOGO, lui, affirme qu'ils ne veulent pas de la vengeance, mais que le droit soit dit. Ainsi pense-t-il qu' « il faut que le procureur du Faso ouvre le dossier Blaise COMPAORE ». Il a donné à entendre que la géographie de l'armée burkinabè est anti-démocratique, arguant la disposition au sein de la ville des différents camps militaires. Il a terminé en appelant le peuple à une remobilisation totale pour contrôler la transition. Le « balai citoyen » est revenu sur le podium, cette fois avec Sams'K le Jah qui a remercié le RSP pour « avoir montré aux burkinabè que les problèmes ne sont pas encore finis ». Il pense que ce mouvement a permis de mettre au grand jour la réalité de la transition et de certains de ses dirigeants. Il dit ne pas craindre le RSP, mais les hommes politiques, dirigeant ainsi son discours vers ceux-ci en les sommant de ne pas monter les jeunes les uns contre les autres. Il les a exhorté à tenir des discours de conscientisation. Le meeting a été clos par le porte parole du « balai citoyen », Me Guy Hervé KAM qui ne veut pas que le peuple tolère des « actes de voyou ». « Nous sommes capables de défier toutes les armées du mal, aucune armée ne peut atteindre la taille d'un peuple » à travers ces mots, il a marqué sa détermination et celle des ses compagnons.

Il exige ainsi des sanctions exemplaires pour ces derniers et par la même occasion, la réunification totale sans condition de l'armée, une garde républicaine pour assurer la sécurité du président, la réouverture du dossier SANKARA et une information judiciaire sur le meurtre des martyrs de l'insurrection. C'est en ces termes que tous les intervenants au dit meeting ont ré affiché leur désir de voir le RSP dissout.

C. O. J BANDAOGO (stagiaire)

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