« L'heure est grave. A situation exceptionnelle, action exceptionnelle ». C'est en ces termes qu'Ablassé Ouédraogo a introduit la conférence de presse dont il était le principal animateur.

Mais avant d'entrer dans le vif du sujet, il a donné la parole à Saran Sérémé qui a informé les hommes de médias que les femmes des partis politiques de l'opposition et des organisations de la société civile organisent ce lundi 27 octobre à partir de 16h une marche dont le point de départ est la Maison du Peuple jusqu'au Rond-Point des Nations unies en vue d'interpeller le président du Faso à retirer son projet de loi.

« Le Burkina tend vers un chaos organisé et les femmes ont décidé de se faire entendre. C'est une réaction spontanée et nous avons tenu à informer le maire de Ouagadougou de l'organisation d'une telle manifestation où des mères sortiront avec des spatules en bois pour protester », a indiqué l'ex-député Saran Sérémé.

Le Dr Ablassé Ouédraogo a de nouveau repris le crachoir pour appeler à la mobilisation le mardi 28 octobre à 8h à la Place de la Nation. Il assure les militants, sympathisants et tous les démocrates que l'opposition a reçu l'autorisation de Marin Ilboudo et du chef d'état-major des Forces armées, le Général Honoré Traoré, pour l'occupation des lieux.

Le projet de révision de la Constitution est, de l'avis de l'ex-ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré, une forfaiture et un coup d'Etat constitutionnel. «C'est pourquoi, a-t-il dit, le peuple doit prendre ses responsabilités».

Quant au vote de la loi le 30 octobre prochain, le Dr Ablassé Ouédraogo espère que quatre ou cinq députés «patriotes» vont se joindre aux 28 de l'opposition pour empêcher le CDP de réunir les 96 voix malgré le soutien clairement affiché de l'ADF/RDA.

Même si le discours d'Ablassé n'était pas musclé à ce face-à-face avec la presse, tout porte à croire que la semaine qui commence risque d'être rude avec la campagne permanente de désobéissance civile lancée par l'opposition.

Adama Ouédraogo Damiss