Manifestations pour la dissolution de la Garde présidentielle au Burkina Faso

| 08.02.2015
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Manifestations pour la dissolution de la Garde présidentielle au Burkina Faso
© DR / Autre Presse
Manifestations pour la dissolution de la Garde présidentielle au Burkina Faso
De nouvelles manifestations ont eu lieu ce samedi à Ouagadougou et dans plusieurs autres villes du Burkina Faso pour exiger le 'démantèlement' la Garde garde présidentielle, malgré l'idée de la 'réorientation de l'emploi' de cette unité annoncée vendredi par le Commandement militaire, a constaté la PANA sur place.


Plusieurs centaines de personnes se sont une fois de plus rassemblées samedi matin à la Place de la nation, la plus grande de la capitale, pour exiger le 'démantèlement' et la 'dissolution' du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), une unité d'élite qui a été pendant plus de 27 années au service de l'ex-président Blaise Compaoré, contraint à la démission et à l'exil en fin octobre dernier.

Des manifestations similaires ont eu lieu dans d'autres localités du pays pour dénoncer le comportement du RSP, accusé de vouloir 'saboter' la transition en exigeant la démission du Premier ministre Isaac Zida, ex-numéro 1 de cette même garde.

Face aux multiples menaces de la population et aux mises en garde de la communauté internationale, les responsables du RSP ont revu leur copie en renonçant à leur demande de démission du Premier ministre, contre une 'réorganisation' au sein de leur unité.

'Nous avons reconnu l'urgence de mener la réflexion pour revoir la structuration du RSP, un régiment qui, en son sein, possède beaucoup de capacités, beaucoup d'aptitudes que nous devons mettre à profit pour accomplir avec succès les missions de défense et de sécurité qui sont celles des forces armées nationales', a déclaré le chef d'état-major général des armées, Pingrenoma Zagré, à l'issue d'une rencontre, vendredi, avec le président de la transition, Michel Kafando.

Selon M. Zagré, le RSP avait été créé avec pour vocation d'assurer des missions qui lui sont confiées par le président du Faso auprès des institutions de la République.

' (...) Au regard du changement politique de régime que notre pays a connu depuis la fin du mois d'octobre, il y a donc nécessité de réorienter l'emploi opérationnel du RSP qui est une unité d'élite, afin de l'orienter vers les missions de défense et de sécurité du territoire national', a-t-il indiqué.

Pour l'artiste-musicien, Sam's K le Dja, membre-fondateur du 'Mouvement Balai Citoyen', fer de lance de la jeunesse burkinabè, le démantèlement du RSP doit se faire de concert avec les militaires.

'Ils (RSP) ont eu du boulot, ils ont été formés et on leur a appris à respecter une seule personne qui s'appelle Blaise qui n'est plus là. Donc du coup, ce sont des gens qui deviennent fragiles, ils ont besoin de notre aide', a-t-il dit, ajoutant que 'nous ne voulons pas deux armées au Burkina'.

Le RSP a été accusé par l'ONG Amnesty international d'avoir tiré sur les manifestants lors des journées insurrectionnelles de fin octobre, tuant une dizaine de personnes.

L'International Crisis Group (ICG), dans son dernier rapport, indiquait que le Burkina Faso devait opérer des réformes au sein de son armée, notamment au sein de la Garde présidentielle de l'ancien président, afin de préserver sa 'stabilité'.

Cependant, le rapport avait prévenu que la dissolution de l'ancienne Garde présidentielle ferait peser un sérieux risque de dérapage sur la transition (...), si elle était mal conduite.

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